La faillite de la Silicon Valley, 16ème banque des Etats-Unis a provoqué une crise financière qui n'a pas épargné les cours de l'or noir. Le début de semaine a été cauchemardesque pour le marché pétrolier. Après avoir significativement décroché lundi, à 80,77 dollars pour le Brent soit moins de 2,42% que la séance précédente et à 74,80 dollars pour le West Texas Intermediate américain qui a abandonné 2,45% de son côté, les deux références mondiales ont poursuivi leur descente en enfer, hier. Vers 13h30, heure algérienne le baril de Brent pour livraison en mai cédait encore 1,23 dollar pour se négocier à 79,54 dollars. Une perte sèche de près de 10 dollars par rapport à son niveau d'il y a un an à la même époque. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en avril, perdait pour sa part 1,38 dollar pour s'afficher à 73,42 dollars. Le baril algérien opposait pour sa part une certaine résistance pour se maintenir au-dessus de cette barre psychologique des 80 dollars. Les cours de l'or noir regagneront-ils du terrain en fin de séance? La question est posée. Certains indices ne leur sont pas favorables. Fermé ce week-end alors que s'accélérait la crise frappant plusieurs banques américaines, le marché du pétrole a rouvert dans un état fiévreux et les cours ont chuté d'entrée, fait-on remarquer. Les commentaires des analystes ne prêtent guère à l'optimisme. Que disent -ils? «Rien n'a changé sur le plan des fondamentaux du marché, mais c'est quand même le sauve-qui-peut», a commenté Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report. Les opérateurs «s'inquiètent d'une nouvelle panique bancaire. On connaît la chanson. Par le passé, ça a mené à des récessions marquées et c'est une source d'inquiétude en ce moment.» a-t-il ajouté. «Le durcissement des conditions financières pèse sur les prix du brut et entraîne des ventes, qui pourraient pousser les cours au bas de la fourchette dans laquelle ils évoluaient récemment», a signalé, dans une note, Daniel Ghali, de TD Securities. Les tensions que vit le système financier sont même susceptibles de faire sortir, à la baisse, le baril des marges resserrées dans lesquelles il évolue depuis trois mois, soit entre 72 et 82 dollars pour le WTI, selon lui. «Les prix du pétrole sont en berne depuis que les opérateurs ont été déçus par la prévision de croissance modérée de la Chine», a rappelé de son côté, dans une note, Edward Moya, d'Oanda. Le fait que l'inflation demeure élevée ne permet pas à la banque centrale américaine (Fed) d'arrêter ses hausses de taux, comme le justifieraient les turbulences dans le secteur bancaire soulignait pour sa part Stephen Schork. Les traders craignent donc que la Fed, la Banque centrale américaine, soit contrainte d'aller plus loin dans son resserrement monétaire, au risque d'asphyxier encore davantage l'économie américaine et faire plier la demande de pétrole.