Les prix du pétrole, Brent, sont non loin des 90 dollars. Une barre psychologique qu'ils pourraient casser cette semaine qui débute aujourd'hui. Une prévision qui repose sur la forme qu'ils affichent actuellement, stimulés par des indicateurs de premier ordre. La reprise de l'économie de la Chine, second consommateur d'or noir dans le monde et le début des festivités du Nouvel An chinois qui doivent durer plusieurs semaines, synonymes de consommation d'or noir qui doivent sérieusement doper la demande. Il faut souligner que les restrictions draconiennes adoptées par les autorités chinoises pour faire face à la pandémie de Sars-Cov-2 ont constitué un blocage qui a ralenti la demande de pétrole dans l'Empire du Milieu, premier importateur mondial de brut. Un million de barils de brut par jour, environ, manquaient à l'appel de la demande mondiale. Pékin a fini par changer son fusil d'épaule et mettre au placard sa stratégie zéro Covid pour endiguer la flambée des contaminations. Une décision que le marché a accueillie avec enthousiasme. «L'optimisme sur la réouverture de la Chine a permis aux cours du Brut de connaître une bonne semaine» alors que «Le début du Nouvel An va être suivi de près pour vérifier que les déplacements sont bien aussi soutenus que beaucoup l'anticipent.» a écrit, dans une note, Edward Moya, d'Oanda. Le réveillon de l'Année du lapin, Nouvel An chinois, a eu lieu samedi, mais les festivités doivent s'étaler encore sur plusieurs semaines. Des perspectives sur lesquelles surfent les prix du pétrole qui n'en finissent pas de monter, obsédés par cette conjoncture. Après le faux pas de mercredi, Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a repris son ascension progressant de 1,38% pour clôturer à 86, 16 dollars. Son plus haut niveau depuis le mois de décembre, Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février gagnait pour sa part de 1,06% à 80,33 dollars. «Les prix repartent à la hausse car la demande chinoise soutenue va probablement engendrer une hausse des stocks et de l'activité des raffineries», a indiqué, Edward Moya, d'Oanda. Une évolution que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole surveille comme le lait sur le feu. L'Opep est «très confiante dans l'économie chinoise. La Chine va se remettre», a souligné le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Haïtham Al-Ghais, dans un entretien à l'agence de presse Xinhua, la plus grande et la plus ancienne des deux agences de presse nationales chinoises, l'autre étant China News Service. Le baril allait accentuer sa progression dans la foulée de ces déclarations. Celui du Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'est apprécié de 1,47 dollar pour terminer la semaine qui s'est achevée vendredi dernier à 87,63 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février dont c'était le dernier jour de cotation a gagné 1,21%, à 81,31 dollars, son plus haut niveau en clôture depuis deux mois. Un élan que n'ont pu briser les réserves commerciales de pétrole brut qui ont de nouveau bondi la semaine dernière aux Etats-Unis. Durant la semaine achevée le 13 janvier, ces stocks commerciaux ont progressé de 8,4 millions de barils, alors que les analystes attendaient une contraction de 3 millions. Par ailleurs, les réserves stratégiques américaines (SPR) sont restées inchangées, une première depuis près de 17 mois. Elles se situent au plus bas depuis décembre 1983. Le gouvernement américain a officiellement interrompu son programme d'utilisation des réserves stratégiques en décembre et lancé un premier appel d'offres pour les reconstituer. Les prix du pétrole pourront aussi compter sur une demande qui s'annonce plus robuste que prévue. Elle devrait atteindre 101,7 millions de barils par jour, en 2023, soit une hausse de 1,9 million de barils par jour venue pour moitié de la Chine, a estimé l'Agence internationale de l'énergie dans ses prévisions, pour la demande mondiale de pétrole de cette année, publiées mercredi. Autant d'indicateurs qui feront, incontestablement, «chauffer» le baril...