Les cours du pétrole se sont nettement repliés lundi, affaiblis par des prises de bénéfices et un rebond marqué du dollar, sur un marché qui n'attend pas de catalyseur à court terme. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin est descendu de 1,79%, pour clôturer à 84,76 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, il a lui cédé 2,04%, à 80,83 dollars. Outre des prises de bénéfices, les cours ont souffert du sursaut du dollar, qui avait atteint, vendredi, son plus bas niveau depuis un an face à l'euro. La grande majorité des contrats sur le brut étant libellés en dollars, une hausse du billet vert renchérit mécaniquement le coût d'un baril et peut provoquer un ajustement des cours à la baisse. Pour Bart Melek, de TD Securities, l'appréciation du dollar et des taux obligataires américains lundi traduit «la crainte de voir la Réserve fédérale (Fed) rester agressive» et continuer à relever ses taux, «ce qui aurait très probablement un effet négatif sur la demande de pétrole». Cette posture attendue de la Fed est liée au fait que «l'économie (américaine) montre des signes de résistance, ce qui est normalement une bonne nouvelle pour la demande, mais bouscule les anticipations d'une fin du cycle de resserrement» prochaine, a ajouté, dans une note, Edward Moya, d'Oanda. Pour les analystes d'Eurasia Group, à cela s'ajoutent les «signaux mitigés» qu'envoie la Chine sur la situation de son économie.