La moitié d'entre elles a été enregistrée dans des plages non surveillées dont 2 à Alger. Le nombre de noyades ne cesse de croître au fil des ans. En effet, malgré la mobilisation de quelque 3000 agents de la Protection civile pour la surveillance des plages, 72 estivants ont été emportés par la grande bleue pour la seule période allant du 1er juin au 5 août 2006, a indiqué hier la direction générale des services de la Protection civile citée par l'APS. Il est triste de relever que la majorité des cas (36) a été constatée dans des plages non surveillées alors que 21 autres cas l'ont été en dehors des horaires de surveillance qui s'étalent de 9h30 à 19h00 quotidiennement C'est dire l'imprudence caractérisée des estivants venus souvent des localités intérieures du pays, où un climat caniculaire implacable sévit, pour se rafraîchir en bord de mer. Nombre d'entre eux ne savent hélas pas nager, ce qui complique particulièrement la tâche des surveillants de baignade. Le reste, au nombre de 15, s'est noyé dans des plages pourtant surveillées, ceci, malgré les nombreuses consignes qui balisent ces loisirs. Dans la wilaya d'Alger, la Protection civile fait état d' un total de 2382 interventions effectuées depuis le 1er juin au 5 août. Le chargé de l'information à la Protection civile, a indiqué à l'APS que «deux personnes se sont noyées dans des plages non surveillées», précisant que «911 estivants ont été secourus». Le responsable a relevé «une légère baisse» du nombre de noyades, en comparaison avec la même période de l'année dernière (11 noyades). «Le nombre d'estivants à travers les 44 plages autorisées à la baignade à Alger s'est élevé à 3.520.000 estivants», a-t-il encore indiqué avant de préciser que «167 personnes ont été secourues et 224 autres évacuées vers des hôpitaux». Le nombre le plus important de noyés a été relevé dans les wilayas d'Oran et de Béjaïa, alors que 130.718 interventions de la Protection civile ont eu lieu à l'échelle nationale durant la même période. Un dispositif spécial a été mis en place à travers la formation d'équipes spécialisées dans le sauvetage et l'acquisition de nouveaux équipements. Selon la Protection civile, ce sont les adolescents de 16 à 19 ans et les enfants qui sont les plus exposés aux noyades. La majorité de ces noyades sont dues souvent au non-respect des recommandations des zones de baignade et à l'irrespect des horaires de trempette. Aux fins de réduire cette hétacombe, les services de la Protection civile, ont lancé, comme chaque année, à travers les 14 wilayas côtières, une campagne de sensibilisation, qui touche notamment les camps de vacances peuplés par de nombreux enfants en villégiature. Il découle d'une enquête de 2005 que les moins de six ans se noient essentiellement parce qu'ils ne savent pas nager, qu'ils échappent à la surveillance d'un adulte ou qu'ils chutent. Chez les 13-24 ans, une pathologie (les malaises, l'hydrocution, l'épilepsie), l'épuisement, les courants ou le fait de nager dans une zone interdite sont le plus souvent à l'origine de la noyade. Entre 25 et 44 ans, elle est essentiellement due à une pathologie, à la consommation d'alcool et à l'épuisement. Les plus de 45 ans, la moitié d'entre eux sont victimes d'un problème de santé (malaise cardiaque). Il faut regretter que près d'une centaine de plages ne sont pas surveillées. Ce phénomène prend des proportions inquiétantes, puisqu'on constate, durant les week-ends, un flux important de familles entières qui fréquentent ces plages. Pis encore, certaines d'entre elles sont même aménagées par des jeunes chômeurs ou par des exploitants agricoles qui les gèrent à leur guise (comme les parkings de voitures en ville) et qui exigent un tarif de 50 à 100 DA pour accéder à ces zones «mortelles». Ces plages, également interdites pour leurs eaux souillées, sont dépourvues de panneaux préventifs interdisant la baignade, comme le stipule pourtant la loi. Les panneaux sont généralement enlevés sciemment par «les propriétaires autoproclamés» des lieux. Sur un autre chapitre, l'Agence nationale pour la protection du littoral attire l'attention des autorités locales sur un danger qui prend de l'ampleur dans l'indifférence totale. Il s'agit des constructions anarchiques autour des plages qui gênent l'action de la Protection civile.