Le ton martial et l' attitude résolue. Excédé par les actes provocateurs du Maroc qui ne cesse de déverser ses tonnes de drogue vers le voisin oriental, le chef d'état- major de l'ANP monte au créneau et tire un coup de sommation. Le général d'armée Saïd Chanegriha, a sérieusement mis en garde, avant-hier, à Béchar, contre «les plans malveillants qui consistent à inonder l'Algérie par les drogues, appelant l'ensemble des acteurs à participer à la lutte contre ce fléau». Le chef d'état-major de l'ANP a interpellé l'ensemble des acteurs de la scène nationale pour participer à la lutte contre ce dangereux fléau. Cette montée au créneau du chef d'état-major n'est pas due à une saute d'humeur mais dictée par une situation extrêmement inquiétante. Il y va, non seulement de la santé publique, mais de la sécurité entière du pays. L'heure est très grave. C'est ce qui explique cette posture alerte de Saïd Chanegriha qui s'est d'ailleurs adressé aux parents, aux médias, écoles et mosquées y compris, pour s'engager dans cette noble bataille à travers, notamment l'intensification des campagnes de sensibilisation envers les jeunes. Cette action viendra en appui aux opérations menées par l'armée sur le terrain. En étroite coordination avec les différents services de sécurité, l'ANP poursuivra sans relâche la lutte contre ce fléau et «ne ménagera aucun effort pour combattre vigoureusement les réseaux de trafic et leurs barons, traîtres de la nation». Garante de la souveraineté territoriale et de la stabilité du pays, l'ANP est décidée à accomplir son noble devoir. Depuis des années, le Maroc a adopté la stratégie d'une narco-guerre pour s'attaquer à ce que l'Algérie a de plus précieux: sa jeunesse. Le voisin de l'Ouest s'est forgé un statut de plaque tournante du trafic de drogue, puisque 72% du cannabis saisi dans le monde est produit sur ses terres. Avec 135 000 hectares de culture de cannabis produisant chaque année plus de 3 000 tonnes de haschisch, le Maroc est le premier producteur/exportateur mondial de cette substance. Non seulement 90% du haschisch consommé en Espagne et en France provient de la région du Rif, mais les trafiquants utilisent leurs réseaux pour acheminer en Europe des drogues dures comme la cocaïne et y blanchir leurs profits. Depuis ces deux dernières années, il a décidé de mener une guerre sans merci contre l'Algérie. Aux attaques sur les réseaux sociaux, aux manipulations et à l'intox, il fait recours à cette autre arme de destruction massive qu'est la drogue à laquelle il rajoute de dangereuses substances pour une forte addiction. Ça suffit! Jusqu'à quand la communauté internationale, fermera-t-elle les yeux face aux dérives du Maroc? Rappelons-nous du cas de l'ancien chef d'Etat panaméen, le général Manuel Noriega décédé en 2017. Agent de la CIA, ami du cartel colombien de la cocaïne, Noriega qui a régné sur le Panama de 1983 à 1989, avait fait de son pays une plaque tournante du blanchiment d'argent et un eldorado pour les narcotrafiquants. L'homme avait bénéficié du soutien américain ainsi que d'autres pays européens, indispensable alors pour leurs politiques, mais dès qu'il devient encombrant, une spectaculaire opération «juste cause» est menée par la CIA et Noriega se retrouve derrière les barreaux pour une trentaine d'années. Devant Mohammed VI, Noriega n'est qu'un petit délinquant dont les narcodollars générés par ses trafics relèveraient de simples faits divers. Notre voisin de l'Ouest, en revanche cumule les scandales. La vigilance est plus que jamais de mise. Elle est d'autant plus nécessaire au vu du contexte actuel qui est, selon le général Madi, «marqué par des bouleversements géostratégiques sur les niveaux régional et international et ce qu'ils impliquent comme tentatives de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays». Dans son dernier numéro, la Revue El Djeïch a attiré l'attention sur le phénomène, un autre fléau, qui menace le pays. «L'extrémisme violent est un phénomène dangereux qui, en de nombreuses occasions, est la source du terrorisme», car soutient l'éditorialiste d'El Djeïch en avertissant qu' «aucun pays ne peut être à l'abri de ses effets funestes». L'éditorialiste a jugé important de rappeler dans ce contexte «notre pays, durant les années quatre-vingt-dix du siècle dernier, a eu à faire face à l'avènement de ce phénomène étranger à notre société, connue pour sa modération et sa tolérance, et la mutation de cet extrémisme violent en terrorisme».