Le calme est revenu hier matin dans la bande de Ghaza après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu qui a mis fin à cinq jours d'hostilités ayant fait 35 morts. Une trêve négociée par l'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, est entrée en vigueur samedi soir à 22h00 (19h00 GMT). Deux nouvelles frappes sionistes dans le territoire palestinien ont eu lieu juste après cette annonce. L'escalade meurtrière de cette semaine a été la plus violente entre Ghaza et l'entité sioniste depuis août 2022. Elle avait commencé mardi par des raids aériens qui ont tué plusieurs Palestiniens dont des enfants. Le Djihad islamique et l'entité sioniste ont remercié l'Egypte pour sa médiation. La Maison- Blanche s'est félicitée de l'annonce d'une trêve tout comme l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, qui a déploré «les pertes de vies humaines et les blessés y compris celles d'enfants et de femmes, causées par les frappes sionistes». Depuis mardi, les attaques meurtrières de l'aviation sioniste ont coûté la vie à 34 Palestiniens. 190 personnes ont été blessées à Ghaza, selon le ministère de la Santé palestinien. Parmi les Palestiniens tués, figurent six commandants militaires du Djihad islamique, des combattants de ce mouvement, et d'autres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), autre groupe armé. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a confirmé la mort d'au moins 13 civils palestiniens parmi lesquels sept mineurs. Dans le territoire palestinien, Tariq Salmi, porte-parole du Djihad islamique, a mis en garde l'entité sioniste contre «toute action stupide ou assassinat de commandants de la résistance palestinienne», alors que Mohammad al-Hindi, responsable du département politique du mouvement, joint par téléphone au Caire, a fait part d'un accord incluant un engagement sioniste «à cesser de cibler des combattants». La bande de Ghaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, a été le théâtre de plusieurs guerres avec l'entité sioniste depuis 2008. En août 2022, trois jours d'affrontements avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Les Palestiniens commémorent, aujourd'hui, le 75e anniversaire de la Nakba qui a vu l'expulsion d'environ 800000 citoyens de leurs terres par l'entité sioniste, dans un contexte marqué par une multiplication des crimes de l'occupation, alors que le peuple palestinien demeure attaché à sa terre, à ses racines et à tous ses droits nationaux inaliénables. La «Nakba» qui signifie «grande catastrophe» ou «tragédie» fut la création de l'entité sioniste en 1948 sur les trois quarts de la Palestine, avec la complicité des puissances occidentales, poussant environ 800000 Palestiniens, aujourd'hui plus de 6 millions avec leurs descendants, à se réfugier dans des pays voisins. La catastrophe fut aussi la destruction entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine, avec ses 250 habitants massacrés par les forces d'occupation. Le projet sioniste s'est en effet accompagné de tueries, d'expulsions, d'exécutions et de meurtres de masse. Comme chaque année, les Palestiniens vivant à Ghaza, dans les territoires occupés où à l'étranger, marquent cette date historique du 15 mai par des manifestations et des activités dans le but de réaffirmer leur attachement aux constantes nationales, notamment l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec El-Qods pour capitale et le droit au retour des réfugiés palestiniens. Cette année, le Comité des Nations unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP) commémore le 75e anniversaire de la Nakba au siège de l'ONU qui précise que «pour la première fois de son histoire, cet anniversaire sera commémoré conformément au mandat de l'Assemblée générale», un pas de plus contre l'entité sioniste. Le vote en faveur de cette décision avait eu lieu au mois de décembre dernier. 90 Etats avaient soutenu cette proposition palestinienne. Toutefois, le président Abbas, a déclaré récemment que «le peuple palestinien vit les affres de la Nakba et la catastrophe des réfugiés depuis 75 ans, face aux crimes de l'occupation qui, depuis 1967, se sont transformés en une colonisation continue qui viole les résolutions de la légalité internationale et poursuit ses pratiques de nettoyage ethnique et de racisme». Avec au moins 37 personnes tombées en martyrs, à Jénine à Tulkarem et dans plusieurs villes de Ghaza, les Palestiniens vivent «la semaine la plus meurtrière de l'année 2023».