Les parties au conflit au Yémen «continuent de progresser dans leurs efforts» pour arriver à mettre fin à la crise qui frappe depuis près de dix ans ce pays, bien que des questions restent à régler, a indiqué l'envoyé de l'ONU au Yémen Hans Grundberg. S'exprimant mercredi lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Yémen, Hans Grundberg, a fait part de ses contacts réguliers avec, d'un côté, des représentants du gouvernement internationalement reconnu, qui est soutenu par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, et de l'autre, le mouvement armé des Houthis, ainsi qu'avec des acteurs régionaux et internationaux. Grundberg s'est dit encouragé par les discussions «positives et détaillées», notant que «tous les interlocuteurs font preuve d'une volonté de s'engager de manière constructive sur la voie à suivre». «Il y a une détermination claire de toutes les parties à progresser vers un accord sur les mesures humanitaires et économiques, un cessez-le-feu permanent et la reprise d'un processus politique dirigé par les Yéménites sous les auspices de l'ONU», s'est-il félicité. «Malgré des progrès, il reste des problèmes qui nécessitent une discussion plus approfondie. Avec une détermination soutenue des parties yéménites, soutenues par une communauté régionale et internationale cohérente et coordonnée, je crois que les questions en suspens peuvent être résolues et que les parties pourront arriver à un accord», a-t-il toutefois ajouté. Grundberg a déclaré que bien que des incidents militaires sporadiques continuent de se produire, les niveaux d'hostilité sont nettement inférieurs à ceux d'avant la trêve. «Mais la fragilité de la situation militaire, l'état désastreux de l'économie et les défis quotidiens auxquels est confronté le peuple yéménite nous rappellent constamment pourquoi un accord plus global entre les parties est si vital», a-t-il souligné. L'émissaire onusien a insisté sur le fait que les innombrables défis du Yémen ne peuvent être résolus par des solutions partielles ou temporaires, soulignant l'importance d'un processus politique inclusif dirigé par les Yéménites sous les auspices de l'ONU. «Seul un processus politique inclusif et global peut durablement forger un nouveau partenariat politique et apporter la promesse d'un avenir sûr et économiquement stable, dans lequel les institutions de l'Etat fonctionnent efficacement et le Yémen retrouve des relations pacifiques avec ses voisins», a-t-il souligné. Pour sa part, Edem Wosornu, directrice de la division des opérations et du plaidoyer au Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a souligné que «de nombreux espoirs reposent sur ce qui se passe au Yémen. J'espère qu'enfin, il pourra y avoir une fin à cette terrible guerre et un accord de paix durable». Concernant la situation humanitaire, Mme Wosornu a indiqué que les «obstacles chroniques à l'accès» des travailleurs humanitaires se produisent principalement dans les zones contrôlées par les Houthis. «En particulier, les restrictions en cours sur les déplacements des travailleuses humanitaires yéménites ont gravement perturbé la capacité des agences à fonctionner et à atteindre les personnes dans le besoin, en particulier les femmes et les filles», a-t-elle poursuivi dans ce sens. Les humanitaires demandent 4,3 milliards de dollars cette année pour atteindre plus de 17 millions de personnes au Yémen. Malgré la générosité de nombreux donateurs, environ 80% de l'appel reste non financé. «La conjoncture économique est difficile, mais nous devons une fois de plus exhorter les donateurs à faire ce qu'ils peuvent pour financer l'appel au Yémen», a-t-elle insisté.Le représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations unies, Geng Shuang a appelé quant à lui mercredi à des efforts pour parvenir à un cessez-le-feu global afin de créer un environnement favorable au processus politique au Yémen. Depuis un certain temps, les parties concernées ont maintenu une communication étroite sur le règlement politique de la question du Yémen et se sont efforcées de mettre fin aux souffrances du peuple yéménite. Elles devraient maintenir la dynamique actuelle, intensifier le dialogue et la consultation, fixer des attentes raisonnables et faire preuve de souplesse afin de parvenir le plus rapidement possible à des solutions mutuellement acceptables pour les questions en suspens, a indiqué M. Geng. «Nous exhortons toutes les parties au Yémen à donner la priorité aux intérêts du peuple, à adhérer à une solution politique, à abandonner les moyens militaires et à coopérer activement avec l'envoyé spécial de l'ONU afin de parvenir rapidement à un cessez-le-feu global et de créer ainsi un environnement favorable au processus politique», a-t-il déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU.