Plusieurs pays et organisations internationales ont salué l'accord des parties en conflit au Yémen sur une trêve de deux mois, qui entrera en vigueur samedi, y voyant «le premier pas vers la fin» de la guerre «dévastatrice et prolongée» dans ce pays.Les parties au conflit yéménite qui oppose depuis 2014 les forces progouvernementales aux éléments du mouvement armé «Ansarullah» (dit Houthis), se sont accordées sur une trêve de deux mois commençant le 2 avril, premier jour du mois sacré du Ramadhan. «Les belligérants ont répondu positivement à la proposition des Nations unies d'une trêve de deux mois qui entrera en vigueur (samedi) 2 avril à 19h», a déclaré dans un communiqué Hans Grundberg, envoyé de l'ONU pour le Yémen, ajoutant qu'elle pouvait être «renouvelée avec le consentement des parties». «Les parties ont accepté d'arrêter toutes les offensives militaires aériennes, terrestres et maritimes au Yémen et au-delà de ses frontières», a dit l'émissaire onusien, soulignant que l'objectif de cette trêve «est de donner aux Yéménites un arrêt nécessaire de cette violence, une assistance humanitaire et l'espoir que ce conflit puisse se terminer, ce qui est le plus important». Aussitôt annoncée, la trêve a suscité de nombreuses réactions à travers le monde : l'Algérie a salué la trêve à laquelle sont parvenues les parties au conflit au Yémen, souhaitant que cette initiative constitue une «étape importante» pour parvenir à un accord durable qui garantisse un règlement global de la crise dans ce pays. «L'Algérie assure son soutien à tous les efforts et initiatives visant à trouver une solution politique, notamment les concertations qu'abrite actuellement le Royaume d'Arabie saoudite frère, l'initiative du Golfe et ses mécanismes de mise en œuvre et les conclusions du dialogue national inclusif, en vue de réaliser une réconciliation pérenne qui préserve l'unité et l'indépendance du Yémen et rétablisse la sécurité, la stabilité et la paix dans la région tout entière», a précisé samedi un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. A l'ONU, le secrétaire général Antonio Guterres a salué l'accord des parties au conflit au Yémen, estimant qu'il «ouvre la porte à la satisfaction des besoins humanitaires et économiques urgents du Yémen et crée une opportunité de relancer le processus politique» dans le pays. «Cette trêve doit être le premier pas vers la fin de la guerre dévastatrice au Yémen», a indiqué M. Guterres. Pour sa part, l'Union européenne (UE) a salué, dès jeudi, les récentes annonces de la Coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen et du mouvement Ansarullah concernant une trêve. «Ces annonces sont une première étape encourageante qui peut contribuer aux efforts en cours des Nations unies et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour mettre fin au conflit dévastateur et prolongé au Yémen», avait indiqué le porte-parole de l'Union européenne, Peter Stano, dans un communiqué. L'UE souhaite que les parties au conflit s'«appuient sur la trêve et profitent de cet élan pour convenir d'un cessez-le-feu permanent et parvenir à une solution politique globale au conflit au profit du peuple yéménite», selon le porte-parole. La trêve au Yémen a été également saluée aux Etats-Unis par le président Joe Bien qui l'a qualifiée de «pas important» longuement attendu par le peuple yéménite, soulignant la poursuite du soutien de Washington aux efforts visant la cessation définitive des hostilités dans ce pays. Toutefois, le président américain a jugé «insuffisant» cet accord et insisté sur la nécessité d'«un travail sérieux » pour aboutir à « un règlement politique qui garantisse une paix durable au Yémen». De son côté, le Royaume-Uni s'est félicité de l'annonce par l'ONU d'un accord de trêve au Yémen, y voyant «une occasion pour alléger les souffrances des Yéménites et ramener la stabilité dans la région». Londres a, dans ce contexte, insisté sur l'importance du «dialogue politique inclusif», tout en écartant l'option militaire afin de parvenir à une solution durable à la crise yéménite. L'Arabie saoudite, qui dirige la coalition militaire au Yémen depuis 2015, a salué la trêve et loué les efforts de l'émissaire onusien quant à l'annonce de cet accord. A Ryadh toujours, le CCG a salué l'accord de cessez-le-feu de deux mois et l'annonce de l'arrêt de toutes les opérations militaires au Yémen et au-delà de ses frontières. Et pour le Parlement arabe qui a salué, lui aussi, cette trêve, il s'agit d'«une véritable opportunité pour poursuivre le processus politique et alléger la souffrance du peuple yéménite». Plusieurs autres pays se sont félicités de l'accord de trêve au Yémen dont la Turquie et la Jordanie qui ont tous deux réaffirmé leur soutien aux efforts de l'envoyé des Nations unies pour le Yémen dans ce sens. n