Sa riche filmographie le place parmi les réalisateurs les plus importants que compte l'Algérie. Malgré une absence de plusieurs années, due, on s'en doute, à une méchante maladie qui n'aura pas eu raison de ce boulimique de l'image venu avec préméditation au métier qui le passionne tant. Lamine Merbah a dû travailler dur pour apprendre à réinvestir le champ audiovisuel national. Exorciser ses peurs et libérer ses émotions, tel semble être désormais le pari de ce talentueux cinéaste qui semble, grâce à une heureuse initiative de l'émission Ecrans du Sud, sortir du néant pour clamer à la face de la profession qu'il est toujours là pour scruter, de son regard impitoyable que la maladie n'a nullement émoussé, les dissonances à l'honneur dans une société qui se cherche encore. Une société magistralement restituée par Radhia, son deuxième long métrage pour le cinéma, à travers l'histoire d'une famille rurale qui, installée dans une grande ville, donne l'impression de battre de l'aile à l'instigation de quelques contraintes bureaucratiques et de pertes substantielles de repères. L'énoncé de l'oeuvre repose, à l'évidence, plus sur la désintégration que sur l'adaptation de cette famille en milieu urbain où tous les protagonistes donnent l'impression d'être tiraillés entre les balises d'une société traditionnelle et les chants de sirène d'un monde moderne - ou supposé tel - avec ses multiples symboles envahissants.