Dans la continuité du slogan du Mois du patrimoine: «Le patrimoine culturel algérien et ses prolongements africains», l'Algérie a célébré deux événements, hier matin. D'abord le vernissage d'une exposition au Musée national du Bardo ayant trait aux instruments de musique. Celle-ci était inscrite sous le thème «La musique, coeur battant de l'Afrique». L'inauguration de cette exposition a eu lieu en marge du lancement d'un autre grand événement, à savoir le Grand musée d'Afrique (GMA) dont le siège temporaire se situe au niveau du palais Boulkine, à Hussein Dey. «Un projet des plus importants note t-on «pour la mise en valeur des cultures et du patrimoine du continent, inscrit sur l'agenda 2063 de l'Union africaine pour le secteur de la culture.» Inauguré en grande pompe en présencee des autorités locales dont le maire de l'APC d'Hussein Dey et le corps diplomatique africain accrédité en Algérie, «ce palais restauré entièrement pour l'occasion, vise à créer un musée moderne, contemporain, dynamique, et interactif pour la collecte, la préservation et l'étude scientifique de l'histoire, de la culture, et du patrimoine matériel et immatériel du continent.», assure t-on. Dans son allocution de bienvenue, le représentant du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, dira en préambule que «ce projet qui s'inscrit dans l'agenda 2063 de l'Union africaine vise à bâtir une Afrique unie», tout en souhaitant à «nos frères africains la bienvenue», tout en «les remerciant d'avoir honoré par leur présence à cette cérémonie du lancement du Grand musée d'Afrique, projet phare de l'agenda 2063 de l'Union africaine. «Une expression éloquente du patrimoine africain dans toute sa richesse historique et culturelle et de son influence sur les différentes cultures du monde». Et de remercier aussi chaleureusement Madame Samaté Gessouma Minata, commissaire de l'Union africaine affiliée aux affaires humanitaires et au développement social «d'abord pour sa participation à cette cérémonie et surtout pour les efforts qu'elle n'a eu de cesse de consentir à la coordination de ce projet qui ne saura être que la consécration de la volonté commune des peuples d'Afrique, de préserver et de promouvoir le patrimoine culturel et le faire connaître aux générations présentes et futures pour une meilleure connaissance de l'histoire ô combien variée et riche de l'identité africaine»ajoute t-il. Et de conclure, en réitérant «la détermination de notre pays sous la direction avisée de Monsieur le président de la République Abdelmadjid Tebboune à oeuvrer pour la réussite de ce grand projet continental en mobilisant tout les moyens nécessaires...» «L'Algérie ne ménagera aucun effort pour protéger son patrimoine culturel...»Pour sa part, M. Zoheir Ballaou, secrétaire général, représentant de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, soulignera la beauté de ce Grand musée qui sera véritablement «la vitrine de notre héritage africian», réitérant l'engagement de l'Algérie à mettre tout en oeuvre pour la mise en place de cette renaissance de la culture africaine» et ce, «dans un cadre de paix, de vivre ensemble et de solidarité entre tout les pays africains sur le plan culturel, économique et social». Notons aussi que la superficie de ce palais qui remonte au XIXe siècle est de 900 m2 et le jardin de 11.000 m2. Enfin, prenant la parole, Madame Minata Gessouma Samaté dira, quant à elle, toute son émotion et sa fierté de voir ce projet naître et prendre forme. «J'aimerai aussi insister sur la formation des gens pour entretenir les objets qui seront là et comment les protéger pour qu'ils ne soient pas détériorés. Vous pouvez compter sur nous, avec l'ensemble des Etats membres (...) afin qu'on travaille ensemble et de renforcer la culture africaine, l'industrie créative et faciliter la contribution de la culture au développement de notre continent. Nous avons les instruments juridiques qu'il faut» argue t-elle. Et d'insister sur la nécessité de faciliter le libre-échange,, notamment pour les artistes et artisans africains qui se déplacent dans le continent, y compris les objets d'art entre les musées d'Afrique. «Une libre circulation des personnes et des biens ne serait-ce qu'au niveau de la Zone de libre- échange, qu'on puisse permettre à des personnalités de pouvoir circuler sur notre continent africain pour que nous puissions travailler ensemble» Et de saluer aussi les efforts de partenariat avec l'Unesco, tout en appelant à l'aide aux fonds privés pour accompagner et dynamiser ce musée... Madame Minata Gessouma renchérit en faisant remarquer: «Tout n'est pas objet d'art d'ailleurs, il y a la mode, le cinéma, l'artisanat et tout cela on doit le mettre ensemble pour arriver à concevoir cette Afrique que nous voulons forte et unie...» Une cérémonie qui se clôt dans la liesse par un concert avec un chanteur venu du Cameroun, avant de faire la visite du Grand Musée.