La région met le cap sur le futur. La wilaya de Tizi Ouzou, située à environ une heure de route à l'est d'Alger et à moins de quatre-vingts km de l'aéroport de Dar El Beïda, s'étend sur une superficie de 2.957,93km2 avec une population de 1.210.171 habitants au 30 juin 2004. Ouverte au nord sur la Méditerranée sur 70km de côte, elle comprend 21 daïras et 67 communes avec près de 1500 villages. Le relief accidenté avec de rares vallées et ses forêts magnifiques aux essences souvent uniques font de la région un havre de paix recherché par le touriste. Barrant l'horizon au sud, la chaîne du Djurdjura et ses neiges éternelles sont un ravissement pour le regard. La Kabylie est aussi un défi permanent tant par son relief que son climat souvent rude avec des hivers très froids et des étés très secs. La moindre construction est un véritable casse-tête dans les villages de montagne où, malgré tout, de magnifiques villas aux formes souvent bizarres et jurant avec l'environnement, sont visibles dans le moindre hameau. L'investissement, aujourd'hui, très peu visible, se concentre cependant dans les vallées où les autorités ont réservé quelques assiettes foncières. C'est le cas à Draâ Ben Khedda, Tadmaït, Fréha, Azeffoun, Mekla, Boghni et en quelques endroits d'Aïn El Hammam et de Tizi-Gheniff et ce, sans compter la zone industrielle Aïssat-Idir de Oued Aïssi, qui occupe une superficie de 1.207.363m2. Plusieurs opportunités d'investissement sont enregistrées par la direction de la petite et moyenne entreprise de la wilaya. Sont ainsi envisagées la mise en valeur des terres avec la réalisation de pistes agricoles et des projets hydrauliques dans le cadre du Fndra. Le secteur hydraulique avec le barrage déjà en exploitation de Taksebt et les petits ouvrages tant à Aïn-Zaouia, Djebla et Draâ El Mizan, commence à éloigner doucement la wilaya des rives sèches. Le secteur de la pêche, qui commence à prendre une certaine importance après que la région ait tourné le dos à la mer durant de nombreuses années, compte sur les deux ports de Tigzirt et d'Azeffoun en vue de l'exploitation du potentiel halieutique estimé à 26.000 tonnes. La wilaya dispose aussi de 23 carrières dont huit sont en activité et 12 en voie avec trois projets à l'arrêt. Les opportunités du secteur semblent être dans l'usinage de précision, le traitement thermique, la météorologie, le montage et la soudure ainsi que l'injection plastique. Il faut dire que la wilaya compte aussi un réseau routier très dense. Ce dernier est composé de 576km de RN, 652km de CW et de 3421 km de chemins communaux. Le réseau routier permet de relier pratiquement l'ensemble des agglomérations de la wilaya et l'on peut dire que rares sont les hameaux enclavés. L'autre secteur qui est à souligner est celui des forêts avec une superficie totale occupée de 295.793ha, le patrimoine forestier est de 115.000 ha se répartissant en 48.000 ha de forêts et 67.000 ha de maquis. L'avenir de la région semble cependant être dans le tourisme, huit zones d'expansion touristique se répartissant en zone côtière avec les 70km de côte et sept plages ouvertes à la baignade et un tourisme de montagne qui offre des joyaux aux touristes, tels Yakouren, Tala-Guilef et le parc du Djurdjura, lequel s'étend sur 18.583ha, les villages de Béni Yenni et d'Aïn El Hammam, ainsi que ceux d'Aït Kheïr à l'artisanat divers et plongeant ses racines dans l'histoire. La région aspirait à s'industrialiser afin d'échapper au sort qui a toujours marqué ses jeunes bras: l'émigration. Une émigration qui, hélas! semble être toujours le sort des jeunes gens avec les derniers soubresauts économiques qu'a connus le pays. La Kabylie a ainsi devant elle une autre chance de rattraper, d'abord, son retard ensuite de s'inscrire dans le développement. Des potentialités certaines existent, pour peu que les enfants de la région sachent saisir au vol ces chances et les traduisent en réalité concrète sur le terrain. Dépasser les actes de non-gestion ayant conduit des unités économiques de la région à carrément mettre la clé sous le paillasson, penser rigueur et économie et aller avec une nouvelle démarche vers le futur semblent être les maîtres mots de la réussite. La Kabylie a trop chèrement payé l'indolence de certains pour recommencer les mêmes erreurs et de ce fait, ses jeunes bras sont en principe préparés au futur qui sera certes, assez dur mais la récompense sera certainement au rendez-vous.