L'horizon se bouche à nouveau. Le baril retombe dans ses travers et renoue avec son évolution en dents de scie. Un comportement, qui le caractérise, qu'il traîne depuis de nombreuses semaines. Plombé notamment par une économie mondiale en berne et par des inquiétudes sur la demande mondiale que les rapports pourtant optimistes de l'Agence internationale de l'énergie (Aie) et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'ont pu apaiser, les cours de l'or noir qui semblaient pourtant vouloir reprendre durablement de l'altitude en franchissant la barre «psychologique» des 80 dollars ont vu leur élan se briser prématurément. Un rebond notoire mais éphémère qui n'aura duré que l'espace de deux séances. Mercredi et jeudi derniers avant que le baril ne repique du nez vendredi. Un recul qui s'est poursuivi, hier, en cours d'échanges. Après avoir perdu plus d'un dollar, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a réussi à limiter ses pertes. À 15h35, il cédait 0,56 dollar pour se négocier à 79,31 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, reculait pour sa part de 48 cents pour s'échanger à 74,94 dollars. Les prix du pétrole accusaient un coup de pompe, lestés par les chiffres de la croissance chinoise au deuxième trimestre, révélateurs d'une reprise post-Covid qui tend ces derniers mois à s'essouffler. La Chine est le premier importateur mondial de pétrole et un PIB plus faible qu'attendu pose aussi la question du rythme de la reprise de la demande de brut dans la deuxième économie mondiale, fait-on remarquer. Côté offre, la production a repris sur les gisements pétroliers majeurs d'al-Charara et al-Fil en Libye, après une fermeture forcée, jeudi dernier, par des personnes protestant contre l'interpellation d'un ancien ministre à son arrivée à Tripoli, a indiqué le ministère du Pétrole libyen dimanche. L'arrêt de la production d'importants champs de pétrole libyen, al-Fil et al-Charara, notamment figure parmi les facteurs qui ont permis au baril de Brent de la mer du Nord de franchir le seuil des 80 dollars. Des champs pétroliers d'où provient un tiers de la production d'or noir de l'ex- Jamahiriya, étaient bloqués par des protestataires. Al-Charara, situé dans le sud-ouest de la Libye, est l'un des plus importants gisements du pays et produit en temps normal 315 000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour. La fermeture de ces gisements, la semaine dernière, avait contribué à soutenir les prix, en amputant la production du pays de plusieurs centaines de milliers de barils par jour, signale-t-on.