Quand l'Etat déserte les lieux, ce sont des jeunes qui, bénévolement, investissent le terrain pour se prendre en charge. L'association culturelle et scientifique, Idless, est la seule qui assure un minimum culturel, au niveau de Ouaguenoun. Faute d'une prise en charge sérieuse des aspirations de la jeunesse de cette région, par les autorités locales, beaucoup de jeunes «doués», se trouvent délaissés et marginalisés. Devant cet état de fait, un groupe de jeunes, aux moyens très limités, armés d'une volonté et d'une conviction profonde ont créé une section culturelle rattachée à l'association Idless de Tiz Ouzou, dans le but d'assurer une certaine animation culturelle. Son président El-Hocine Younès, rencontré lors de la journée de la célébration Yennayer (nouvel an berbère) à la Maison de jeunes de Ouaguenoun a bien voulu parler avec amour et espoir de cette organisation qu'il dirige. A la question sur les activités que l'association assure, le président affirme: «Nos activités sont composées en deux parties. Il y a tout d'abord les activités occasionnelles qui s'expriment par la célébration de certains anniversaires, Yennayer et l'anniversaire de la mort de Mouloud Mammeri (26 février) et celle de Matoub Lounès (25 juin). Pour les activités permanentes, nous assurons bénévolement l'enseignement de la langue amazighe pour les classes de 5e AF, des écoliers de la région et pour les collégiens du CEM Ouadat. Ces cours, nous les assurons à deux niveaux. Outre l'enseignement de tamazight, nous avons une troupe théâtrale, qui porte le nom Ikhlef. Nous faisons du théâtre pour adultes et aussi pour enfants.» Pour les aides dont bénéficie l'association, le président déclare: «Nous n'avons jamais reçu d'aide, ni de la part des autorités locales ni de la DJS. Je tiens à remercier et à être reconnaissant aux personnalités comme le directeur de la Maison des jeunes de notre localité, à savoir M.Dahmane R.qui a mis à notre disposition, tous les moyens en sa possession». Au sujet des objectifs de cette organisation, le président affirme: «Nous comptons, en plus de notre organisation actuelle, faire relancer l'association Arrac Nat Wagnun, améliorer, l'enseignement de tamazight, contribuer de notre mieux afin de faire sortir de l'anonymat et de la marginalisation nos jeunes.» Cette organisation compte aller loin, dans son combat afin de faire triompher beaucoup plus les valeurs culturelles dans cette région.