Alger et Pékin veulent passer à la vitesse supérieure pour concrétiser les projets de partenariat commun et consolider la coopération bilatérale, redynamisée par la visite d'Etat du président Tebboune au pays du Soleil-Levant en juillet dernier. Dans ce sens, des rencontres bilatérales entre de hauts responsables chinois et algériens ont ponctué cette fin de semaine écoulée, en vue de concrétiser les projets entérinés, à la suite de cette visite d'Etat peu ordinaire. C'est l'ambassadeur de la République de Chine en Algérie, qui a annoncé la couleur, en se rendant chez le ministre des Finances, en vue de déblayer le terrain des investissements et des projets projetés. Son Excellence, Li Jian, au demeurant très actif sur les réseaux et auprès des entreprises chinoises présentes en Algérie, a été reçu par Laâziz Faid avec pour ordre du jour, le développement de «la coopération économique et financière bilatérale et les moyens de la renforcer», notait un communiqué du ministère des Finances. Autant dire que les choses sérieuses ont déjà commencé. D'ores et déjà, les deux parties ont convenu de focaliser les efforts autour des domaines de la promotion des investissements, le renforcement du commerce bilatéral, ainsi que la collaboration dans les secteurs des infrastructures et du développement. Néanmoins, force est de constater que le nerf de la guerre reste, de loin, le sujet primordial abordé conjointement entre les deux parties. Il semblerait que les Chinois se préparent, sérieusement, à accroître de manière significative le volume de leurs investissements dans le pays. À ce propos, les discussions entre le ministre des Finances et l'ambassadeur de la République de Chine se sont focalisés sur les financements bilatéraux, notamment le financement des grands projets économiques stratégiques, à commencer par le mégaprojet d'exploitation du minerai de fer de Ghar-Djebilet et du phosphate intégré à l'est du pays, sans compter le Port-Centre et le développement de l'industrie du rail. Fructueuses, les discussions conjointes avec le ministre des Finances semblent l'avoir été et à un degré appréciable. Il n'est pas vain de souligner ici, l'importance accordée par les deux chefs d'Etat, lors du sommet algéro-chinois de haut niveau de juillet dernier, à la coopération bilatérale et les voies de la rehausser, de la consolider et de la concrétiser sur le terrain. Au cours de cette entrevue, Laâziz Faid a exhorté les entreprises chinoises, dont il a salué les efforts et la contribution dans le développement de l'économie nationale, à plus d'implication «affirmée et prononcée» dans le marché algérien. Quant à Son Excellence, l'ambassadeur de la République de Chine en Algérie, il a également salué la qualité qui caractérise les relations bilatérales, réitérant par la même occasion, «l'engagement continu de son pays à fructifier davantage la coopération algéro-chinoise, y compris dans les domaines bancaires, des infrastructures et de la numérisation». En fait, nous ne sommes plus dans cette configuration classique où la coopération se limite à des marchés et des projets de réalisation de programmes quelconques. Il s'agit, en définitive, d'investissements d'une valeur importante, qui devront façonner le parcours de l'économie nationale, l'expertise et le savoir-faire chinois dans les domaines technologiques, financiers et bancaires n'étant plus à prouver. Parallèlement à cette rencontre, le groupe chinois China Civil Engineering Construction Corporation Ltd (Ccecc), a été reçu, jeudi dernier, par le directeur général de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (Aapi), Omar Rekkache. Les discussions conjointes ont porté sur les perspectives de l'activité de l'entreprise chinoise en Algérie, qui détient un certain nombre de projets et de réalisations. Conduite par son vice-président, Wang Jinsong, la délégation chinoise a eu à discuter avec le premier responsable de l'Aapi des opportunités offertes par la nouvelle loi sur l'investissement en Algérie. En tout état de cause, un accord a été convenu entre les deux parties de «poursuivre le dialogue et les échanges sur les questions d'intérêts mutuels permettant de parvenir à un partenariat mutuellement bénéfique», a-t-on encore précisé du côté de l'agence.