Les Algériens partent avec un énorme handicap face à l'une des meilleures équipes d'Afrique. L'équipe nationale de football renoue, aujourd'hui (16h30 heure algérienne), avec la compétition officielle en entamant la phase de qualification à la CAN-2006, dont la phase finale doit se jouer au Ghana. On l'avait quittée dans un match officiel, il y a de cela presque un an (c'était le 8 octobre 2005) dans un match à Port Gentil au Gabon. C'était à l'occasion de la dernière journée de la phase de qualifications combinée à la Coupe du monde et à la CAN 2006, une phase qui s'était, particulièrement, mal passée pour elle puisqu'elle avait terminé à l'avant-dernière place de son groupe, après avoir subi de terribles affronts comme les deux défaites à domicile contre le Gabon (3-0 à Annaba) puis contre le Nigeria (5-2 à Oran). Cette ultime confrontation contre le Gabon, pour le compte du match retour, s'était soldée par un match nul (0-0) et était passée dans une totale indifférence tant les gens n'avaient plus l'esprit à cette équipe nationale. Comment pouvaient-ils l'avoir quand cette même équipe chute à ce point dans la hiérarchie du football africain et mondial? Mais ce n'était là que la dure rançon au bricolage qui sévit dans cette discipline depuis de très longues années. A ce jour, ce bricolage persiste avec des clubs déstructurés qui font du n'importe quoi, avec des compétitions qui se jouent sur différentes surfaces passant d'un terrain revêtu d'un gazon naturel bosselé et parsemé de nids-de-poule à un autre en gazon artificiel qui, même s'il était de la centième génération, n'en demeure pas moins du synthétique. Un matériau que n'importe quel technicien sensé de la planète vous dira qu'il est inadapté pour la pratique d'un football de haut niveau. Si c'était vraiment la solution pourquoi, donc, les plus grands pays du monde n'optent-ils pas pour une telle surface? Ajoutons au triste tableau la ribambelle de joueurs qui n'ont presque pas de talent tellement ils accusent du retard dans leur formation et dont on veut faire des vedettes alors qu'ils ne savent même pas effectuer un contrôle orienté. Cela sans oublier nos joueurs issus de l'émigration dont nous sommes forcés de dire que leur génération n'a rien à voir avec celle de leurs prédécesseurs. Avec tout cela, on en est à espérer que nos Verts puissent briller aujourd'hui à Conakry. Le football n'a rien d'une science exacte. Une victoire des Algériens est, dans ce cas, dans le domaine du possible mais elle ne pourra en aucun cas faire oublier que cette discipline est en train de couler. Une situation à propos de laquelle les pouvoirs publics, représentés par le MJS, ne devront pas dire qu'ils n'ont rien à y voir. Si tout va mal, ils y sont certainement impliqués quelque part. De nombreux bureaux fédéraux ont été «dégommés» sur leur intervention ou, à tout le moins, sur leur suggestion, le problème de la dégringolade de la discipline est resté le même. Pour l'intérêt de ce sport, il n'y a aucune honte à admettre que l'on s'est, peut-être, trompé. On ne doit, en aucun cas, se laver les mains et dire que s'il y a défaite, la faute incombe aux autres pour ne tirer vers soi que les dividendes d'un succès. Ceci dit, l'aventure commence pour cette équipe version Cavalli, l'entraîneur français qui sait qu'il se doit de réussir, donc, de qualifier les Verts pour le Ghana. Pour cela, ceux-ci doivent, à défaut de terminer en tête, faire partie des trois meilleurs seconds des douze groupes qui composent cette phase de qualification. On se dit que dans un groupe qui comprend, outre la Guinée, le Cap-Vert et le Gambie, les Algériens ont leur chance. Mais c'est oublier que dans les autres groupes il y a également des équipes supposées faibles susceptibles de propulser leurs vis-à-vis vers cette meilleure seconde place. Comme quoi les Verts n'ont pas à faire de calculs: ils doivent viser la première place en dépit du fait qu'ils partent avec un énorme handicap sur les Guinéens. Ces derniers, classés à la 28e place de la hiérarchie Fifa et en 4e position en Afrique, sont très loin devant alors que les Algériens se noient dans les profondeurs de ces mêmes classements. Ajoutons que la Guinée ne nous réussit pas et jusqu'à aujourd'hui il reste le souvenir du «match interplanétaire» (dixit la radio guinéenne de l'époque) qui avait vu le Sily national battre notre équipe nationale sur le score de 5 buts à 1 pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde de1974. Les hommes entraînés par le Français Patrice Neveu reste, en plus, sur une longue période d'invincibilité à domicile puisqu'ils sont invaincus chez eux depuis 12 ans, enregistrant en 28 matches officiels 23 victoires et 5 matches nuls, inscrivant 60 buts et en encaissant 9. De quoi faire peser le pessimisme sur les Verts qui n'ont, pour leur part, pas donné des signes de redressement lors de leur dernière sortie amicale face à l'équipe du Gabon devant laquelle ils ont perdu sur le score de 2 buts à 0. En somme, ce match contre la Guinée part sur de très mauvaises données dans un contexte défavorable pour les Algériens, pour lesquels il restera la volonté de ne pas «mourir» sans s'être battus.