Le président Tebboune a nommé, hier, Mohamed Laagab au poste de ministre de la Communication. Professeur de journalisme à l'université d'Alger pendant de longues années, Laagab a été directeur de la campagne électorale de Tebboune lors de l' élection présidentielle de décembre 2019. Il a été ensuite chargé de mission au niveau de la présidence de la République. Laagab a été nommé, en avril 2002, sénateur au titre du tiers présidentiel au sein du Conseil de la nation. Un poste qu'il occupa jusqu'à cette nomination au poste de ministre de la Communication. Le poste était vacant depuis la fin de mission signifiée à Mohamed Bouslimani au mois de juin 2023. Très connu dans le monde universitaire pour y avoir formé plusieurs générations d'étudiants qui deviendront des journalistes, Laagab a été l'auteur de plusieurs collaborations et réflexions dans la presse arabophone. Parallèlement à ses missions académiques et de recherches universitaires, il a été si proche du monde des médias, notamment ceux d'expression arabophone. Il intervenait régulièrement sur les colonnes de la presse nationale où il apportait le regard de l'universitaire et du spécialiste des médias. Il ne s'intéressait pas moins, à travers ses écrits, au fonctionnement des institutions de l'Etat, notamment en ce qui concerne la communication. Connaisseur des enjeux et des attentes du secteur, le désormais ministre de la Communication hérite d'un véritable challenge. Celui de mettre de l'ordre dans un milieu qui se cherche. Et où les imperfections, voire les failles, ne manquent pas. Véritable challenge pas uniquement en oeuvrant à répondre aux innombrables attentes des professionnels du secteur. Mais en travaillant à mettre en oeuvre les orientations du chef de l'Etat en ce qui concerne le monde de la presse. Le 3 mai dernier, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, Tebboune a mis en avant ses engagements antérieurs envers la corporation. Il s'agit, notamment des réformes engagées dans les textes qui encadrent la corporation qui connaît des évolutions certaines avec l'avènement des nouvelles technologies. Dans ces entrevues avec la presse nationale, Tebboune a considéré que la presse constitue «un puissant outil d'ancrage de la démocratie». Il a régulièrement affirmé que la presse nationale pourrait être «exemplaire et influente» dans la région méditerranéenne, au regard des potentialités et des atouts qu'elle recèle. «Dans un souci de renforcer davantage le rôle pionnier du secteur de l'information et de la communication, nous avons veillé à ce que nos engagements soient concrétisés sur le terrain, à travers la constitutionnalisation de la liberté d'expression et de la presse écrite, audiovisuelle et électronique», avait relevé le chef de l'Etat. Ce dernier avait également souligné l'élargissement des réseaux des stations de radiodiffusion à travers tout le pays, dans le cadre d'une approche inclusive, visant la promotion des médias et de la presse, par des réformes législatives et réglementaires sous-tendues par la nouvelle loi organique sur l'information, la loi sur l'audiovisuel, ainsi que la loi sur la presse écrite et électronique. Le dernier en date consiste en la construction en cours de la «cité médiatique», un édifice qui abritera des entreprises de presse en manque de bonnes conditions de travail. C'est dans ce contexte plein de défis et d'attentes que Laagab s'installe ministre de la Communication. Mais aussi dans un contexte de multiplication des zones de crises dans le voisinage immédiat de l'Algérie. Ce qui appelle à un renforcement de la voix et de la politique de l'Algérie à l'échelle régionale et internationale.