Voiture électrique, drone et épierreuse destinée à la mise en valeur des terres agricoles. Ce sont là quelques-uns des équipements qui sont en phase de développement par les ingénieurs du Centre de recherche en technologies industrielles (Crti) d'Alger. Le premier prototype de la voiture électrique multi-usages est déjà prêt à être utilisé en milieu fermé, à l'image des aéroports, des hôpitaux et des usines. Sa vitesse est de 35 km/h, comme précisé par le responsable du projet. Le véhicule est composé de trois parties, en l'occurrence le moteur et le système de contrôle, la batterie et la carrosserie. Elles ont été ont été conçues et fabriquées par les équipes du Crti, ayant eu recours à des produits d'entreprises algériennes privées. Selon les explications fournies sur place, la batterie au lithium a été développée par les ingénieurs du centre, le moteur par une entreprise publique. Pour ce qui est de la carrosserie, celle-ci a été développée par une société privée basée à Sétif, comme l'a précisé le responsable du projet. Les roues utilisées sont 100% algériennes. Elles ont été fabriquées par l'entreprise privée Iris. L'autre bonne nouvelle est la conception d'un deuxième véhicule qui sera également lancé prochainement. Le concours de design a été, notons-le, d'ores et déjà lancé. «Le prototype expérimental au niveau du laboratoire sera soumis aux modifications nécessaires pour passer à seconde version laquelle il sera axée sur l'élaboration d'un moteur de haute performance et d'un contrôleur, avec les caractéristiques professionnelles de la voiture électrique», comme précisé par le directeur du Crti, Riad Badji. «Le concours est ouvert», a-t-il poursuivi, «aux professionnels, ingénieurs, étudiants et à toutes les catégories ayant des compétences dans la conception mécanique assistée par ordinateur (CAO)». L'épreuve concerne l'aspet extérieur et intérieur d'une voiture électrique de type Hatchback cinq portes. En ce qui concerne le prototype de drone conçu par les chercheurs du Crti, celui-ci a été réalisé à la demande de la direction générale de la Protection civile (Dgpc). Il sera utilisé en cas de catastrophes. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, présent sur place, a mis l'accent sur «l'importance du développement des produits innovants au niveau des centres de recherche, dans l'objectif de créer une plus-value économique». Le ministre s'est félicité des résultats réalisés en matière de recherche scientifique, à même de contribuer au développement de l'économie nationale, soulignant l'importance de fixer «des délais pour la remise des prototypes de ces projets, tout en trouvant des partenaires industriels et commerciaux, afin de concrétiser cette technologie sur le terrain en tant que valeur économique». Il y a lieu de noter, par ailleurs, que le Crti est un centre de recherche relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il ne s'agit pas du seul établissement pouvant amorcer la mue technologique et économique du pays. Dans ce sillage, Mohamed Bouhicha, directeur de la recherche scientifique audit ministère, nous a affirmé que «l'université est prête à accompagner les acteurs socio-économiques et que l'université dispose du matériel nécessaire pour le faire». Citant les différents projets en cours de développement par nos chercheurs universitaires, à l'instar des conteneurs de 20 à 40 pieds, ou encore ceux inscrits dans le domaine du dessalement de l'eau de mer, ce décideur a affirmé que le secteur universitaire dispose d'un matériel technologique de dernière génération. «L'Etat a investi plusieurs milliards dans les plates-formes technologiques qui contiennent des équipements en matière de prototypage et de reverse engineering». «Les plateaux techniques d'analyses physico-chimiques sont mis à la disposition de nos chercheurs et de ceux du secteur économique. Ces supports, au nombre de huit, contiennent les derniers équipements en la matière, avec lesquels on peut analyser n'importe quelle substance; c'est un matériel très important pour le contrôle de qualité» a-t-il conclu.