Après avoir été à Ankara, Ahmed Attaf s'est rendu à Budapest où il s'est entretenu avec des dirigeants hongrois. De ces rencontres ressort une convergence de vues entre l'Algérie et la Hongrie dont les relations diplomatiques remontent à plus de 60 ans. Mais surtout une volonté d'aller de l'avant. Aussi bien en termes de coopération qu'en ce qui concerne la coordination quant à l'approche à privilégier sur les questions qui agitent le monde dans un contexte de crises multiples. À Budapest, le ministre des Affaires étrangères a informé son homologue hongrois des efforts déployés par l'Algérie en vue d'apaiser les situations de conflit, en privilégiant le dialogue et les négociations afin de promouvoir des solutions pacifiques aux crises. Il a identifié, dans ce contexte, les premières préoccupations de l'Algérie, à savoir le Niger, le Mali et la Libye. Néanmoins Attaf a évoqué également avec son homologue hongrois, Peter Szijjarto, la question du Sahara occidental. Le ministre a mis en avant l'impératif d'appuyer les efforts consentis par les Nations unies à travers l'Envoyé personnel du secrétaire général, Staffan de Mistura. Ce dernier oeuvre pour la relance du processus politique afin de permettre aux deux parties au conflit de parvenir à une solution juste et durable qui assure le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément aux principes consacrés par la légalité internationale. S'agissant des questions régionales et internationales d'intérêt commun, les entretiens entre les deux parties ont été l'occasion «d'échanger les vues et les analyses sur de nombreuses questions, notamment le conflit russo-ukrainien, les situations dans le Sahel africain, la crise au Niger, outre la question du Sahara occidental», a indiqué un communiqué du ministère. Pour sa part, le chef de la diplomatie hongroise a fait part de l'appui de son pays pour le plan de sortie de crise au Niger proposé par le président Tebboune et expliqué la semaine passée par Ahmed Attaf. La Hongrie soutient «fortement» les efforts de l'Algérie et son initiative visant le règlement de la crise au Niger et le rétablissement de l'ordre constitutionnel dans ce pays. Le ministre hongrois a souligné «l'importance de la dimension régionale» de l'initiative du président Abdelmadjid Tebboune qui met en relief «la nécessité de traiter la problématique du développement économique au Sahel». Par ailleurs, Ahmed Attaf a dit avoir demandé à son homologue hongrois de faciliter la participation de l'Algérie à l'une des réunions du groupe de Visegrad pour l'informer de la situation dans la région du Sahel et ses démarches visant l'instauration de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité dans cet espace régional. Le groupe de Visegrad est composé de quatre pays, à savoir la République tchèque, la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie. Sur un autre registre, les deux parties ont abordé l'état de la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne. Déplorant le blocage marquant actuellement les relations de partenariat entre l'Algérie et l'UE, Attaf a exprimé le souhait «de voir la Hongrie jouer un rôle afin de surmonter cette situation qui porte atteinte aux intérêts des deux parties». D'autant plus que la Hongrie «assurera la présidence tournante de l'UE au deuxième semestre de l'année prochaine». Au chapitre du partenariat, Ahmed Attaf a fait état de plusieurs projets en cours de réalisation ou en phase d'étude dans d'importants domaines tels que les énergies conventionnelles, les énergies renouvelables, la formation, la coopération sécuritaire, l'agriculture, la pêche et le transport aérien. Son homologue a exprimé, quant à lui, «la volonté de son pays d'importer le gaz algérien dans le cadre de sa stratégie visant la diversification de ses sources d'approvisionnement». Ahmed Attaf a affirmé, en outre, l'importance de la visite prévue de la présidente de la Hongrie, Katalin Novak, en Algérie, à l'invitation de Abdelmadjid Tebboune. Il a mis l'accent sur l'impératif d'assurer une «préparation optimale» pour cette importante échéance afin de parvenir à des «résultats qualitatifs à même d'amorcer une nouvelle ère dans l'histoire des relations algéro-hongroises». À noter qu'au terme de sa visite de travail à Budapest, Attaf a rencontré, hier, des représentants de la communauté algérienne établie en Hongrie.