La place de l'ingénieur est centrale dans la stratégie agricole nationale. C'est ce que vient de rappeler le Pr. Tarek Hartani, directeur coordinateur du comité de réflexion pour le développement des céréales en Algérie et directeur général de l'Ecole nationale supérieure d'agronomie, (Ensa). Intervenant dans l'émission matinale de la Radio nationale Alger chaîne 3, L'Invité de la rédaction, il a appelé à transférer les résultats des études scientifiques vers les champs, afin d'améliorer les rendements de la production nationale de céréales. Il rejoint à ce propos de nombreux chercheurs qui ont évoqué des projets inédits, fruits du génie scientifique algérien et qui croupissent dans les rayons des bibliothèques et dont, la portée, peut être révolutionnaire sur le destin agricole du pays. C'est le cas notamment du Dr Fattoum Lakhdari, chercheur, et qui a eu à indiquer: «Des travaux scientifiques sont dans les tiroirs et il est temps de s'en servir pour tirer plein profit du potentiel de nos terres et de notre agriculture. Il est temps de donner la parole aux scientifiques, de valoriser la recherche scientifique dans le domaine de l'agriculture.» En sus de l'objectif portant augmentation de la production céréalière, le Pr. Tarek Hartani recommande d'accompagner l'effort de production par un travail de fond susceptible de garantir l'abondance sur le long terme. Il s'agit, en l'occurrence, de diversifier les semences. «La qualité des semences constituent l'objet de recherche de plusieurs laboratoires. Beaucoup de chercheurs sont parvenus à conférer aux semences des propriétés de tolérance par rapport aux aléas climatiques, parce que les variétés locales, comme nous le savons, ne peuvent pas être productives, d'où l'importance du rôle de la biotechnologie», explique-t-il. Notons que le Pr. Tarek Hartani est intervenu sur les ondes de la Radio nationale au lendemain de la présentation du Plan stratégique pour le développement de la filière céréalière 2023-2028 qui a eu lieu à l'Ecole nationale supérieure agronomique (Ensa), en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohammed Abdelhafid Henni. Ce plan, rappelons-le, ambitionne d'investir dans le sud, comme dans le nord du pays. «Dans le nord, le plan prévoit d'augmenter les rendements des céréales de 20 à 30 q/ha. Dans le sud, il s'agit d'augmenter les superficies des terres cultivées à 1 million d'hectares à moyen terme», a révélé le Pr Tarek Hartani. Selon ce dernier, afin de réaliser cet objectif, de nombreux aspects rentrent en ligne de compte. «L'aspect matériel en agriculture est important. Nous savons que la tendance actuelle est la raréfaction de la main-d'oeuvre agricole, mais la solution se trouve aussi dans un matériel agricole performant et des technologies innovantes», explique-t-il. Désormais, l'implication de la recherche scientifique dans le développement de la production agricole nationale, en général, et de la céréaliculture en particulier, est incontournable. L'apport des scientifiques constitue un axe essentiel dans la voie de la sécurité alimentaire nationale. Rappelons qu'en avril dernier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait reçu un groupe de réflexion et de travail sur le développement de la filière des céréales en Algérie. Ce groupe était composé de représentants des ministères de l'Agriculture, des Transports et de l'Energie, mais aussi d'experts et de chercheurs dans le secteur de l'agriculture. Il était alors question de la mise en place d'une stratégie nationale de développement de la production des céréales.