L'Algérie ambitionne de mettre en place un nouveau modèle de croissance économique. Elle a fait de l'Afrique, sa terre originelle, une priorité pour atteindre cet objectif. Elle s'y dirige au pas de charge. En témoignent les différentes actions concrétisées, à ce propos, ce weekend. À commencer par cette exposition permanente de produits nationaux, relevant de la Société algérienne des foires et exportations (Safex), installée jeudi à Dakar (Sénégal), représentant plusieurs secteurs, à même de booster l'échange commercial entre l'Algérie et le Sénégal et le reste des pays africains. L'exposition a été inaugurée par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, du ministre des Finances, Laâziz Faïd, du directeur du commerce extérieur au ministère sénégalais du Commerce, de la Consommation et des PME, Ansou Souba Badji, et du directeur général du Centre international du commerce extérieur au Sénégal (Cices). Cette exposition « se veut un hub pour les entreprises nationales publiques et privées pour accéder aux marchés des pays africains », a indiqué, Karim Boukadoum, Directeur général de la Safex, soulignant qu'il sera procédé à «la promotion du produit algérien et des compétences algériennes dans différents secteurs, et à la création des sociétés mixtes algéro-sénégalaises et avec les autres pays africains selon l'approche gagnant-gagnant ». L'autre événement marquant de cette journée a été l'inauguration de la banque algérienne au Sénégal, la deuxième banque algérienne à l'étranger, après celle inaugurée mercredi à Nouakchott (Mauritanie). L'ABS, (Algerian Bank of Sénégal) « s'attèlera notamment à soutenir les opérateurs économiques algériens et sénégalais pour le développement des investissements dans la région et à soutenir les actions des institutions multilatérales visant à stimuler une croissance équitable et inclusive en Afrique », déclarera à cette occasion le ministre des Finances, Laâziz Faïd. D'autres créneaux sont ciblés. Le continent est devenu, en effet, une des destinations de prédilection de l'Algérie en matière de coopération bilatérale. Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avait effectué une visite de travail de trois jours au Zimbabwe, le mois dernier, dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale dans les différents domaines du secteur. Cette visite est intervenue dans le sillage de sa rencontre avec l'ambassadeur de la République de Guinée-Bissau en Algérie, Mamadou Allu Jalo, avec lequel il a examiné, le 24 juillet dernier, les voies et moyens de renforcer les relations de coopération bilatérale dans le domaine de l'énergie et des mines. La coopération intra-africaine dans le secteur de l'énergie ne peut cependant être efficace sans le nerf de la guerre : l'argent. La création d'une banque de l'énergie avait été annoncée à ce sujet, le 21 mars 2023, lors de l'ouverture des travaux de l'Organisation des producteurs africains (APO) tenue à l'hôtel El Aurassi. Il faut rappeler que la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) et l'Organisation des producteurs de pétrole africains (Appo) ont signé le 17 mai 2022, un protocole d'accord pour la création d'une banque de l'énergie. L'Algérie, il faut le souligner, ambitionne d'exporter pour 13 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures. L'Algérie mise l'Afrique, son berceau originel, pour atteindre cette cible. Les opportunités qu'offrent la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) doivent contribuer à relever ce challenge. «Dans le but d'encourager le commerce interafricain, notamment à travers la promotion de nos produits nationaux qui sont compétitifs et prometteurs, de manière à contribuer au soutien et au renforcement de la position de notre économie nationale sur le continent africain, les opérateurs économiques algériens sont invités à se préparer à accéder à de nouveaux marchés du continent en profitant de la Zlecaf et de toutes les opportunités offertes à cet égard», avait écrit le ministre du Commerce Tayeb Zitouni sur sa page Facebook. L'Algérie a, il faut le rappeler, souligné la nécessité de s'orienter vers des investissements progressifs dans les domaines de la transformation des matières premières, des industries textiles et de la double production pour créer de la valeur ajoutée, comme première étape dans l'activation de la Zlecaf. C'est, naturellement, toutes voiles dehors que l'Algérie vogue vers les côtes d'Afrique.