S'il est un point sur lequel le wali s'est montré intraitable, ce sont les retards. Sa mission étant de s'occuper du développement qui ne saurait se faire qu'à travers des programmes et des objectifs clairement définis. C'est pourquoi aucune excuse, aucun motif servant à justifier le moindre retard ne trouve de grâce à ses yeux. En visite sur le site où est implanté un projet de réalisation d'une école paramédicale de 300 places pédagogiques et de 150 lits, le premier chef de l'exécutif a dû en appeler à son self-contrôle pour ne pas laisser éclater sa colère sur le chantier. Celui-ci est à l'arrêt depuis 2015 ! Un retard d'autant plus inadmissible qu'il est gigantesque et que la wilaya fait face à un déficit en personnel aide-soignants. S'adressant sur un ton ferme au directeur de la santé qui a, cependant, encaissé stoïquement l'orage sans broncher, le responsable de la wilaya a accordé un délai de deux mois pour le relancement du projet pour ce qui concerne les tranches 1 et 4. Pour le reste, il a fait savoir que le directeur de la santé disposait d'une semaine pour l'accomplissement des dernières formalités administratives sur lesquelles butent encore cette partie du projet. Voilà les instructions du wali, hier, au sujet de ce projet d'une importance capitale vu le déficit en infirmiers constaté au niveau de nombre d'hôpitaux et autres structures sanitaires. On croira que ces instructions portées à la connaissance du responsable du secteur de la santé, le wali avait retrouvé tout son calme. Nenni. Il restait d'autres projets qui accusent d'autres retards. Et si, bien vite il est apparu plus détendu au terme de cette visite si matinale à ce projet domicilié à Bouira, il savait que les raisons de piquer une autre colère ne manquaient pas ce matin. Car cette visite peut être considérée au fond comme un simple prétexte pour régler un vieux contentieux. Les retards qui s'accumulent au niveau de nombre de projets sont légion. Le wali en a dénombré dix ce matin. Et son message était clair et ferme. Tous les projets à l'arrêt doivent redémarrer dans les meilleurs délais et tous les retards rattrapés. Et tous les responsables de ces retards répondront de ces dommages causés au secteur. En vérité, le wali qui s'est acquis une réputation de bosseur sait qu'il pourrait être attendu sur ces projets qui, pour on ne sait quelle raison, font du sur-place. On sent une certaine impatience chez ce responsable qui revient de congé d'autant plus offensif qu'il existe de dossiers dont dépendent la quiétude et la prospérité de la wilaya. Il y a ce grand souci que pose la prochaine campagne labours-semailles. Et si les yeux se tournent quelquefois vers le ciel dans l'espoir de détecter quelques signes favorables, il est évident que le regard des quelque 17 000 fellahs restent plus rivés sur celui du wali pour voir quelle décision il va prendre. Attendre encore est-ce possible ? Et si demain les pluies rappliquaient, avec quels moyens entamer la nouvelle année ? Il y a, on s'en doute encore, ces indemnisations qui tardent un peu pour ceux qui espèrent tout de Dieu et de l'Etat. Et si les interrogations sont sur toutes les lèvres, le wali qui doit les déchiffrer aisément n'a pas besoin qu'on les exprime de vive voix pour savoir de quoi il retourne. Sans compter que-à Dieu ne plaise- si cette situation de sécheresse se prolonge encore, le déficit en eau potable pourrait se muer en une crise d'eau aiguë, plongeant la wilaya entière dans de terribles affres. On comprend que cette dizaine de projets à l'arrêt excède le premier responsable de la wilaya qui n'a pas besoin de soucis supplémentaires pour faire face à une situation dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'incite pas à l'optimisme.