Amin Maalouf, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a remporté la majorité des voix des académiciens face à un autre grand écrivain, également prix Goncourt, Jean-Christophe Rufin. Le romancier franco-libanais, auteur de «Léon l'africain» et de «Samarcande» succède à Hélène Carrère d'Encausse, décédée le 5 août 2023. Amin Maalouf a remporté 24 voix contre huit accordés à Jean-Christophe Rufin. La renommée d'Amin Maalouf s'est accrue de façon spectaculaire dans le monde entier après sa réception du prix Goncourt, en 1993 pour son roman: «Le rocher de Tanios» dans lequel il raconte, avec son style de conteur magique, une histoire orientale dont la construction a été le fruit de son imagination certes mais dont l'inspiration a été tirée de véritables faits vécus dans sa région d'origine. En effet, l'oeuvre d'Amin Maalouf est profondément marquée par la nostalgie de sa terre natale. Mais aussi par une sincère et permanente plaidoirie pour la tolérance et la fraternité à travers le monde. Aussi bien dans ses romans que dont ses essais (car Amin Maalouf est également un brillantissime essayiste), il n'a pas cessé de déplorer les violences, sous toutes leurs formes, qui déchirent l'humanité. Il n'a pas arrêté de plaider en faveurdu vivre ensemble. C'est le cas plus particulièrement dans son très célèbre essai, «Les identités meurtrières», que des spécialistes à travers le monde ont même conseillé d'enseigner dans les écoles afin d'inculquer aux futures générations l'esprit de fraternité et la vraie définition de l'identité, qui n'est point un concept statique mais plutôt dynamique. Et c'est dans ce détail important que réside la solution à la crise identitaire qui déchire le monde depuis des lustres et qui est même à l'origine de plus d'une guerre, nous avertit Maalouf avec sagacité. Ses autres essais s'inscrivent dans la même veine à l'instar du «Dérèglement du monde» et de «Naufrage des civilisations». Dans l'ensemble de ces essais ainsi que dans ses romans, Amin Maalouf appelle au rapprochement des peuples mais aussi des civilisations. D'ailleurs, cet aspect d'Amin Maalouf a été mis en exergue par son «adversaire» et ami Jean-Christophe Rufin. En effet, ce dernier a rappelé que l'oeuvre romanesque de Maalouf, sa pensée mais également sa personnalité représentent un véritable tremplin entre deux mondes «qui portent chacun leur part de crimes mais aussi de valeurs». Ce sont ces valeurs qu'Amin Maalouf a voulu unir, a ajouté Rufin qui postulait au même poste de responsabilité. Parmi les romans d'Amin Maalouf ayant marqué les lecteurs et la critique, on peut citer «Les échelles du levant», «Samarcande», «Léon l'africain», «Les désorientés», eLe périple de Baldassaree», «Les jardins de lumière...e Amin Maalouf s'est illustré également par son formidable essai intitulé: «Les croisades vues par les Arabes».