La diffusion de tracts par drones, hier, donnant l'ordre à la population palestinienne de quitter Ghaza pour se diriger vers le passage de Rafa, unique ouverture sur le monde, laissait craindre une agression terrestre de l'armée sioniste. Le dilemme égyptien était, alors, à son comble car il fallait réagir à cette nouvelle provocation de l'entité sioniste qui cherche à pousser, de nouveau, à l'exode tout un peuple, comme entre 1948 et 1967, sachant que 80% de la population ghazaouie, forte de 2,5 millions d'âmes, résulte de cette tragique injustice. Or, la question d'un nouvel exil est vécue comme une cruelle épreuve à laquelle se refuse le plus grand nombre. «Le départ vers le Sinaï est une belle illusion» résume l'opinion palestinienne et on ne se bouscule pas sur la route, malgré le chantage et les menaces extrémistes du gouvernement Netanyahu encouragé par des «voix» occidentales, notamment américaines, pressant l'Egypte d'accueillir les «réfugiés».La nouvelle guerre entre l'entité sioniste et le peuple palestinien est diversement ressentie à travers le monde dont la fragmentation a tendance à s'accentuer davantage et plus vite qu'on ne l'imagine. La domination occidentale, déjà porteuse de brèches multiples, se découvre peu à peu minoritaire, au lendemain du conflit entre l'alliance atlantiste et la Russie, par Ukraine interposée. Ces brèches vont s'élargir de plus en plus, aussi bien en Europe et en Afrique qu'en Asie où de multiples tensions existent, certaines souterraines, et d'autres déjà apparentes. Le remarquable alignement occidental sur un Israël gouverné par une droite raciste et expansionniste à jamais, n'hésitant pas à pratiquer l'apartheid et foulant aux pieds les appels, pourtant mesurés, de la communauté internationale au respect des «droits humains», dépasse l'entendement tant il se drape dans l'indécente référence au terrorisme qui serait l'apanage exclusif de l'ennemi arabe, en l'occurrence palestinien. Dire que c'est avec ces arguments et les armes fournies massivement à l'Etat hébreu pour «en finir» avec la question palestinienne que les pays occidentaux proposent, en même temps, une normalisation qui n'est rien d'autre qu'une nouvelle forme de colonisation. Qu'importe si Israël a d'autres soutiens pour d'autres raisons, comme l'Inde ou l'Argentine, et que les Etats «normalisés» s'inclinent en appelant à distance égale à la «désescalade». Ce qui importe, ce ne sont pas les Etats que l'histoire emporte tôt ou tard mais bien les peuples dont la mémoire a son juste prix. Il suffit pour s'en rendre compte de suivre les battements de coeur de la rue arabe et islamique, dans tous les continents, et cela devrait, aussi, être entendu comme un solennel avertissement par les partisans de la haine et de l'injustice consommées dont la nouvelle croisade et le discours sont largement décrédibilisés.