Du kif à la cocaïne, en passant par les psychotropes, le trafic de drogue continue à faire rage dans cette cité qui est, à l'instar du reste du pays, infectée par ce phénomène du siècle, le suicide à petites doses à tel point que les services en charge de juguler ce fléau ne trouvent plus un instant de répit. Ayant ouvert plusieurs fronts de bataille, les saisies sont de plus en plus sidérantes. La dernière en date a été opérée par les services de police de la 9e sûreté urbaine près la sûreté de wilaya d'Oran. Dans une opération qu'ils ont enclenchée, ils ont démantelé un réseau spécialisé dans le trafic de stupéfiants, ce dernier est composé de deux individus. La même opération a été couronnée par la saisie de 4 000 comprimés neuroleptiques de marque Prégabaline de puissant dosage, 300 mg. Dans deux autres opérations distinctes qu'ils ont lancées quelques jours auparavant, les policiers de la même sûreté urbaine et ceux de la sûreté de daïra d'Aïn El Türck ont, eux aussi, saisi plus de 5 000 psychotrophes de marque Prégabaline de dosage 300 mg. Les trois interventions sont le fait de l'exploitation d'importants renseignements faisant état de «l'activisme gagnant», et rien de perdant, des mem- bres desdits réseaux, car, les mêmes interventions ont également été sanctionnées par la saisie d'une voiture utilisée dans le transport desdits produits prohibés, en plus de la saisie d'importantes sommes d'argent. Autrement dit, ledit «commerce» est en pleine expansion. Sinon comment interpréter le fait que les saisies soient de plus en plus conséquentes, en plus du fait que ces trafiquants de drogue sont, dans leur majorité, constitués de récidivistes, ayant déjà été impliqués dans des affaires liées au trafic de drogue, jugés et condamnés à de lourdes peines de prison L'autodestruction est, pour ainsi dire, au «petit missile, le «''Saroukh''». Ce médicament est détourné de sa fonction pour laquelle il est préparé par les pharmaciens et prescrit par des spécialistes ayant suivi de hautes études. Bien plus, il est illégalement commercialisé un peu partout dans les coins et les recoins des quartiers et des cités. Ces «commerçants» ne sont autre que des revendeurs spécialisés dans le trafic de drogue, ces derniers s'ingéniant au détournement de cette drogue à des fins toxicomaniaques. Dans la notice l'accompagnant, la Prégabaline est un anticonvulsivant prescrit par des spécialistes dans le traitement de l'épilepsie et des douleurs neuropathiques. Il est consommé par des toxicomanes et des patients souffrant de troubles liés à l'usage de ces substances. Ses consommateurs, s'autodétruisant à petit feu, ne jurent que par le «missile» ou «Saroukh» ou encore par cette Prégabaline, qui a été découverte, en 1990, et d'une manière fortuite, à l'université américaine de Northwestern. Les spécialistes, psychiatres et neurologues affirment que la Prégabaline est utilisée contre les douleurs neuropathiques et l'anxiété généralisée. Force est de constater l'émergence des pratiques de mesusage de la Prégabaline et une déviation de son rôle à des fins toxicomaniaques. Ces psychotropes interviennent dans l'excitabilité des neurones. Les principaux effets recherchés par les consommateurs sont la désinhibition, l'ébriété, l'euphorie et l'effet anxiolytique. À forte dose, des hallucinations artificielles sont créées, telles que des déformations du visage ou encore des difficultés de compréhension et d'articulation, ne serait- ce que d'une petite phrase. Si ce «commerce» trouve preneur, c'est parce que ce dernier est représenté par des personnes dépendantes souffrant de l'addiction à la drogue. Autrement dit, le consommateur recourt à la Prégabaline dans le but d'atténuer l'état de manque, d'où l'approvisionnement illégal en ce produit. L'approvisionnement illégal en Prégabaline se fait soit à travers l'entourage, qui se fait délivrer cette substance dans un cadre thérapeutique, soit via de fausses ordonnances. Dans les deux cas, il se trouve qu'il devient quasiment impossible de se faire délivrer une fausse ordonnance, celle-ci étant soumise à un suivi rigoureux aussi bien par le médecin traitant que par les services de sécurité, destinataires des ordonnances délivrées par les médecins et répertoriées par le pharmacien enregistrant ces médicaments sur une registre coté et paraphé. Si l'étau se resserre de plus en plus sur ce trafic, les pourvoyeurs de cette mort silencieuse sont passés à l'action en s'aventurant, eux aussi, à inonder le marché irrégulier par de grosses quantités, bravant tous les interdits. Le trafic de la Prégabaline a considérablement augmenté ces derniers temps. Les saisies sont de plus en plus importantes en quantités évaluées à plusieurs milliers de comprimés.