Alors que sur le terrain régnait un fair-play total, dans les tribunes harrachies ça brouillonnait comme dans un chaudron, alors que la fin de la partie approchait et que les deux équipes étaient à égalité. Et lorsque les visiteurs prirent l'avantage dans les toutes dernières minutes, la «soupape» sauta et ce fut l'explosion. Une «pluie» de bancs arrachés avec une rare violence, s'abattit sur le terrain, accompagnée d'autres projectiles de toutes sortes. Une fois que le referee Haïmoudi mit fin aux débats, les joueurs et techniciens khroubis prirent les jambes à leur cou, en direction de leurs vestiaires, alors que les locaux et leur coach, de même que le trio arbitral, se positionnèrent au centre du terrain protégés par un épais cordon de sécurité. La police fit ce qu'elle put pour apaiser les esprits, mais rien n'y fit. Les supporters harrachis refusaient de quitter le stade. Ils redoublèrent même de violence puisqu'ils revinrent à la charge et à l'aide de grilles d'avaloir arrachées sur la voie publique, défoncèrent le portail d'entrée et abattirent un pan de clôture fait de cornières ceinturant l'aire de jeu. Même le cameraman de la télévision se vit délester de sa caméra qui fut projetée à même le sol à partir de l'esplanade d'où il filmait le match. Grâce au renfort, les policiers purent maîtriser la situation et rétablir le calme une demi-heure plus tard. Une situation cauchemardesque où, heureusement, aucune victime n'est à signaler. Décidément, notre sport-roi a atteint le fond de l'abîme. Aussi, une question se pose: jusqu'à quand devrait-on endurer ce genre de spectacle désolant et ces comportements affligeants, n'ayant rien à avoir avec le sport? Il est vrai que rien n'a été fait depuis belle lurette pour inculquer l'esprit sportif. Il est nécessaire, voire indispensable, que des mesures draconiennes soient prises pour arrêter le massacre et prévenir d'autres dérapages autrement plus dangereux. Quant à la rencontre, il faut reconnaître qu'il y a une domination franche, mais maladroite de la troupe à Mehdaoui, gênée par la pression du public, d'une part, et la bonne production des Khroubis, une formation remaniée à 95%, d'autre part. Au but de Bentaleb (8') inscrit de la tête sur un centre de Naïli à partir du flanc droit, répondit celui de Derrahi qui a adressé un superbe boulet bien cadré des 18 mètres sur lequel Natèche n'y pouvait rien (27'). Après une succession de ratés de la ligne offensive harrachie, face à une opposition bien organisée des Khroubis, Bouharbit, sur une ouverture impeccable du vieux briscard de Ouichaoui, donna le coup de grâce aux Harrachis à la 87'. Et dire que les visiteurs étaient persuadés de «rentrer bredouilles» d'El Harrach, selon l'aveu de leur coach, bien avant le match!