L´Arabie Saoudite pourrait rééditer le scénario cauchemar. Les prix du pétrole redescendent, scepticisme sur les intentions de l´Opep. Les prix du pétrole retombaient sous les 60 dollars, vendredi matin, car les investisseurs se montraient sceptiques sur les intentions de l´Opep quant à la tenue d´une réunion d´urgence et à une baisse de sa production. Le marché peu soucieux du regain de violence au Nigeria, est rassuré au contraire par l´ampleur des stocks mondiaux. Le marché a ignoré l´annonce de la libération de neuf employés du secteur pétrolier au Nigeria, par les séparatistes. De même, la perspective de sanction, contre l´Iran ne semble pas inquiéter les analystes. Les stocks, particulièrement ceux des produits distillés aux Etats-Unis, paraissent abondants, et la saison cyclonique est très peu active. Parmi les causes du recul, les analystes anticipent notamment une hausse de 1,5 million de barils des stocks de produits distillés. Ces réserves sont déjà à leur plus haut niveau depuis près de huit ans. De plus, les stocks pétroliers sont très abondants aux Etats-Unis, mais ceux de l´Ocde restent inférieurs à la moyenne historique équivalant à 57 jours de couverture, la demande chinoise demeure extrêmement vive et les risques géopolitiques nombreux. Que fait l´Opep? L´Opep entend défendre un prix plancher de 50 à 55 dollars le baril. L´Arabie Saoudite, hostile à un pétrole trop cher, pourrait rééditer le scénario cauchemar de 1986 pour ne pas entraver la reprise de la croissance en Occident pour défendre sa part de marché mais aussi pour ne pas permettre le développement des énergies alternatives qui seraient alors compétitives. L´Arabie Saoudite mise sur le volume; elle produit 10 millions de barils jour soit 7 fois la production algérienne. Deux membres de l´Opep, le Venezuela et le Nigeria, ont décidé de réduire leur production de brut de 170.000 barils par jour au total, pour freiner la chute. L´Arabie Saoudite réduira sa production de 300.000 barils par jour. Ces réductions ont eu peu d´impact sur les cours, car elles ne représentent que 0,6% de la production qui était de 29,8 millions de barils par jour en août. Mais selon des analystes, le président de l´Opep, le Nigérian Edmund Daukoru, a appelé, mardi 3 octobre, d´autres pays du cartel à réduire leur production afin d´enrayer la chute de 25% (près de 20 dollars) du prix du baril depuis les records historiques de l´été.. Il vient que l´Opep prévoit une réunion d´urgence dans les tout prochains jours pour tenter d´enrayer cette chute. Rappelons d´abord 1986: Les prix ont plongé à moins de 10$ du fait de l´entêtement de l´Arabie Saoudite à inonder le marché pour protéger son quota, ruinant au passages les petits pays de l´Opep. Une étude du Docteur Sarkis a montré que le manque à gagner -qui est passé de la poche des pays de l´Opep vers celle des pays occidentaux sur la période 86-90 a été de 250 milliards de dollars dont 18 milliards de dollars de perte pour l´Algérie....La rente actuelle tournerait autour de 75 milliards de dollars. Pour 2006 les recettes seraient de 45 milliards de dollars dont à peine 800 millions pour le hors hydrocarbures (2%). Le réexamen du programme de 100 milliards de dollars s´avère une nécessité. Il y a des priorités et des actions à différer. De plus, il y a urgence à définir enfin un modèle énergétique qui intègre le recours massif aux énergies renouvelables. C´est cela le développement durable. Encore une fois, la possession de portables, l´achat pour 2 milliards de dollars de voitures ne sont pas des facteurs de développement. Encore une fois, les chantiers actuels ne créent pas de richesse, Ils ne donnent pas accès à l´emploi. La construction d´autoroutes, d´aéroports, de logements se fait sans la participation des diplômés algériens. Le pays devra miser sur la seule vraie richesse, son élite. Il est à espérer la promulgation du statut particulier des enseignants du supérieur qui permettra de leur rendre confiance et dignité. Ils contribueront à former l´élite, seule vraie rente du pays. L´université, seul vrai recours, donnera, alors, la pleine mesure de son talent.