Ils ont décidé de bloquer les délibérations de fin d'année jusqu'au paiement de tous les salaires. Douze jours après la suspension de leur grève, les enseignants du supérieur menacent, une fois encore, de revenir à la charge si leurs revendications ne sont pas satisfaites. La Coordination nationale des sections du conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a, d'ailleurs, décidé de bloquer les délibérations de fin d'année jusqu'au paiement de tous les salaires. Selon une déclaration de la coordination, les salaires des mois de juin et juillet 2006 sont toujours impayés. Les représentants révèlent, également, que le directeur de l'ENS de Bouzaréah a refusé le paiement du congé annuel du mois d'août et le salaire du mois de septembre pour les enseignants qui étaient en grève. Ils s'interrogent, toutefois, sur les raisons qui font perdurer les poursuites judiciaires contre leurs collègues délégués en rappelant que l'extinction de toutes les poursuites judiciaires reste le préalable à tout apaisement au sein de l'université. La coordination a relevé, par ailleurs, des dépassements des normes pédagogiques au niveau de certains établissements universitaires. Elle donne l'exemple de l'élaboration de sujets d'examens et correction des copies par des enseignants anonymes non concernés par l'enseignement des modules dans le département de langue française, au niveau de l'université de Béjaïa. Les représentants interpellent le ministre sur «les violations des lois sociales, les dépassements et les sanctions prises à l'encontre d'enseignants en grève par certains chefs d'établissement à l'exemple de la rectrice de l'université de Boumerdès, le recteur de l'université de Blida, le directeur de l'ENS de Bouzaréah et le recteur de l'université de Béjaïa». Ils rappellent que la sauvegarde de l'année universitaire 2006/2007 nécessite l'adhésion de tous les enseignants. «Cette adhésion ne peut être obtenue que par des signaux forts des pouvoirs publics pour la satisfaction de leurs revendications légitimes», indique la déclaration. La Coordination nationale des sections Cnes dénonce «la nocivité de l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire comme mode de gestion des conflits sociaux et prône le strict respect des lois sociales, la concertation, la négociation qui sont les seuls modes de gestion civilisés des conflits sociaux». Notons que cinq mois après le début de la grève, déclenchée au mois de mai dernier et qui a paralysé l'université algérienne, la Coordination nationale des 19 établissements grévistes a opté, le 23 septembre dernier, pour la suspension du mouvement de protestation. Une décision prise suite aux engagements du ministre, M.Harraoubia, qui a promis la mise en oeuvre de mesures adéquates et nécessaires afin de trouver une issue à la crise qui secoue l'université algérienne.