La structure aéroportuaire Abane-Ramdane de Béjaïa est fermée pour une durée de six mois. Officiellement fermé pour travaux depuis le 30 septembre, l'aéroport Abane-Ramdane de Béjaïa a, néanmoins, continué à fonctionner jusqu'à hier, jour d'expiration de la prolongation d'une semaine demandée par l'Armée nationale populaire pour les besoins de son opération de ratissage en cours dans les massifs forestiers de la Basse Kabylie. Ainsi donc, la structure aéroportuaire Abane-Ramdane de Béjaïa est fermée pour une durée de six mois, soit le temps qu'il faut pour la réfection de sa piste, longue de 1400m, présentant des fissures pouvant induire de graves accidents. Sa réouverture est prévue, selon le ministre des Transports, au courant du mois de juin 2007. Ouverte en 1984, la piste de l'aéroport Abane-Ramdane a fait, plusieurs fois, l'objet d'inondations qui ont induit des fermetures temporaires, durant les années précédentes. Ces multiples inondations, nées de la crue de l'oued de la Soummam, ont eu finalement raison de la solidité de cette piste, qui commençait à présenter de sérieuses fissures mettant en péril la vie des passagers. Sachant l'importance que prend, de plus en plus, cet aéroport en matière de fréquentation, l'urgence d'entreprendre des travaux conséquents a commencé à se faire sentir depuis peu. Cet aéroport, encore sous-classé, en dépit du caractère international de plus de 70% de ses vols, mérite un peu plus de considération. Une prise en charge sérieuse se devait d'avoir lieu, ne serait-ce que pour échapper aux polémiques qui naissent à chaque volonté de fermeture. Cette année encore, on a, pour rappel, vu deux tentatives de fermeture, parce qu'elles intervenaient dans une conjoncture qui n'est pas indiquée (mars et juillet). Cette volonté de fermeture a buté sur une véritable opposition de la part, aussi bien de la classe politique, toutes tendances confondues, que de la société civile. Les raisons sécuritaires, invoquées alors pour fermer cet aéroport en pleine saison touristique, se sont avérées de faux «alibi». D'où une grande suspicion, dont il ne convient pas de rappeler les tenants et aboutissants. Aujourd'hui encore, le même climat resurgit de nouveau. Une semaine après la fermeture, rien n'indiquait aux alentours que cet aéroport va connaître de quelconques travaux. Pas la moindre trace de matériel ni de matériaux, à même d'indiquer un projet en préparation. Déjà, une semaine de perdue, mais lorsqu'on connaît la lenteur de nos entreprises, le délai de six mois accordé à la Sntp, risque fort d'être dépassé. Et si de telles éventualités surviennent, ce sera toute la saison touristique 2007 qui sera compromise. C'est justement cette situation qu'il faut citer. Connaissant toute la suspicion qui avait entouré deux précédentes tentatives de fermeture en mars et juillet de l'année en cours, tout retard dans l'entame des travaux ne peut être interprété autrement. C'est présentement le cas. Un émigré, qui repartait sur le dernier vol international vers la France, a eu cette réflexion: «Je crois bien que je ne reviendrai pas par ici, l'année prochaine», allusion au manque de préparatifs pour le démarrage des travaux, dont il est au courant comme tous les voyageurs habitués à cet aéroport, qui joue le rôle d'une structure internationale, sans l'être légalement.