Grâce à cette association de bienfaisance, les enfants sinistrés de Bab El-Oued pourront goûter aux joies des fêtes de l'Aïd. En effet, l'Aïd El-Adhra est imminent. A cette occasion, l'association de bienfaisance de l'émir Abdelkader, El-Amiria, a organisé, ce jeudi après-midi au palais de la culture Moufdi Zakaria, un magnifique défilé de mode de haute couture pour venir en aide aux enfants sinistrés de Bab El-Oued en leur offrant des réchauds et des moutons. Créée le 10 novembre 2000 à Alger, l'association El-Amiria s'est fixée, en effet, comme objectif de travailler dans le cadre de la solidarité, alléger les souffrances des couches défavorisées et rendre aux enfants démunis le sourire en les prenant en charge par la création d'ateliers de formation à même de les aider à réintégrer la société. Nonobstant les différents aspects que comporte le programme de l'association, celle-ci concentre ses efforts dans un premier temps pour la wilaya d'Alger en activant essentiellement au profit des enfants, «les enfants étant l'avenir de l'homme, de l'humanité», souligne à juste titre Mme Doria El-Djazaïri, la présidente de l'association et petite-fille de l'émir Abdelkader. Deux grands couturiers, une Algérienne, Mme Soraya Khaled et un Tunisien, M.Selim Louahehy, ont présenté ce défilé. Etaient présents à cette manifestation culturelle quelque 600 personnes. A commencer par le ministre de la Communication et de la Culture, M.Abbou, d'importantes personnalités notamment à l'image de Mme Anissa Boumediene ainsi que les épouses des diplomates accrédités à Alger ; que du beau monde, en somme, qui a pu, durant cet après-midi convivial faire connaissance avec la richesse que recèle notre patrimoine culturel et de nos amis tunisiens, à savoir nos belles tenues du terroir propres à chaque région des deux pays. Placé sous le signe du Talisman, le défilé de mode est intitulé Tej El-Koussour en référence à la somptuosité du palais, lui-même, un véritable «joyau» architectural. Et sur le podium placé au milieu de la salle, on pouvait découvrir et admirer simultanément les somptueuses créations des deux couturiers car, en effet, les tenues présentées ont été conçues en étroite collaboration. Deux couturiers, un seul défilé, serions-nous tenté de dire pour résumer la chose : taillés en différents styles, mélangeant traditionnel et contemporain, tenues du soir, robes de mariée les modèles proposés mettaient en exergue la beauté de nos us vestimentaires, soulignant par là, la féminité et la sensualité de la femme algérienne. Les mannequins qui défilaient étaient bel et bien de chez nous. Quoique débutantes, elles ont pu relever le défi de porter avec élégance la «grâce» de l'Algérie. Bouquet argent, bouquet or, saphir, rubis sont autant de pierres précieuses qui constituent les joyaux de la couronne, illustrant par là à merveille chaque partie du défilé et par ricochet, l'élégance et le raffinement des modèles proposés. «Mon but est de moderniser le traditionnel en lui apportant une touche moderne sans le rendre folklorique. Moderniser pour égaler les couturiers étrangers», affirme M.Khaled. Au départ, des tenues berbères des deux pays ont ravi le public, suivies de tenues de l'Est où nous avons pu admirer notamment deux gandouras bônoises, une constantinoise, une très moderne, verte parsemée de paillettes et une autre en perles avec des cristaux... S'agissant des tenues algéroises, des karakous ont été présentés dont les vestes étaient de différentes couleurs (vert, orange, rouge...) brodées avec des fils or, ornées de cordelières. Côté tunisien, outre la «kassoua» ou «loutia» que la mariée porte trois jours avant son mariage lors de la cérémonie du henné, nous avons pu voir de somptueuses tenues de soirée déclinées en majeure partie par des bustiers bien décolletés sur de longues jupes ou pantalons avec franges ou bouffons, d'inspiration pakistanaise. Notre «el-kat» algérois était également à l'honneur sans oublier le «seroual edar». Les bustiers travaillés et serrés à la taille soulignaient le corps des gazelles, qui suscitaient l'enthousiasme du public. Coiffées d'un chignon sobre et élégant révélant leur port de tête, le cou des filles était orné de superbes bijoux, berbères et khamsates. Outre ce défilé, le public a assisté en début d'après-midi à un concert de musique arabo-andalouse présenté par les élèves du conservatoire municipal de Kouba. Et c'est avec le regard attendri et ému qu'il verra défiler une dizaine d'enfants de Bentalha, symbole d'innocence et de continuité. A ce propos, l'association El-Amiria ne comptant pas s'arrêter là, projette d'élargir son champ d'action aux autres milieux défavorisés, en dehors de Bab El-Oued à l'image de La Casbah, El-Harrach..., en venant en aide aux enfants avec tous les moyens dont elle dispose que ce soit humains ou financiers, ne serait-ce qu'en leur apportant amour, paix et réconfort.