Le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont en voie de concrétiser l'objectif stratégique d'une alliance qui portera le nom de la «Confédération de l'Alliance des Etats du Sahel». Ce grand pas dans la stratégie d'alliance que viennent d'entériner lesdits pays inaugurera un cours nouveau dans la géopolitique de la région du Sahel. La finalisation à Niamey du projet de texte créant la Confédération de l'alliance des Etats du Sahel témoigne de ce sursaut que viennent de réaliser le Burkina, le Mali et le Niger dans un contexte politique et géopolitique qui impose ce genre d'alliances et de regroupements entre les Etats pour mieux se défendre et faire face aux menaces et dangers des puissances internationales et leurs chantages. Lors du prochain sommet, les trois pays adopteront le projet de texte et scelleront définitivement l'alliance tant attendue. La rencontre, qui a réuni dans la capitale nigérienne Abdoulaye Diop, Karamoko Jean-Marie Traoré et Bakary Yaou Sangaré, s'est soldée par «l'institutionnalisation et à l'opérationnalisation de la Confédération Alliance des Etats du Sahel (AES)», rapporte la presse locale. Il faut rappeler que le projet de texte sera «soumis aux chefs d'Etat (des trois Etats) pour adoption lors du prochain sommet», avaient rappelé les trois représentants des trois pays et respectivement ministres des Affaires étrangères. Abdoulaye Diop a déclaré à l'issue d'une audience avec le général Abdourahamane Tiani que «nous pouvons considérer très clairement, aujourd'hui, que la Confédération de l'alliance des Etats du Sahel (AES) est née», a-t-il souligné. Cette évolution dans les rapports entre les trois importants pays de la région du Sahel va changer profondément la situation géopolitique, en développant de nouvelles approches et alliances qui rompront définitivement avec la traditionnelle alliance dont la mainmise française se faisait sentir avec acuité. La relation excellente que développent le Burkina, le Mali et le Niger avec la Russie va permettre à la région du Sahel de se dresser contre les groupes armés financés par les anciennes puissances dans la région. Le chercheur malien Abdelhak Bassou a donné une explication et une définition à cette confédération, en indiquant que «l'Alliance des Etats du Sahel (AES), créée le 16 septembre 2023, rassemble dans un accord de défense mutuelle le Mali, le Niger et le Burkina Faso. La signature de la charte afférente à cette alliance, qui porte le nom du Liptako-Gourma, a été suivie de rencontres et de projets d'initiatives qui poussent plus loin la nouvelle structure vers des statuts de l'alliance pour la transformer en confédération. Comme mesure intermédiaire, les trois Etats ont d'ores et déjà envisagé la création d'une force de défense commune», a-t-il expliqué. Une force de défense commune est l'objectif central visé par les trois pays du Sahel afin d'anéantir toutes les activités des groupes armés soutenus et créés par des puissances internationales dans le but de maintenir le statu quo et favoriser la prédation et le détournement des richesses desdits pays du Sahel. Des interrogations restent soulevées quant à la résistance au temps de cette alliance-confédération. Le chercheur Abdelhak Bassou a souligné en la matière qu'«autant l'initiative est louable du fait qu'elle scelle une ambition d'unification des potentiels de ces trois pays, autant de questions se posent sur sa résistance aux aléas du temps, surtout qu'elle est menée par des régimes militaires de transition censés passer la main à des pouvoirs civils qui peuvent ne pas poursuivre le même effort ni développer les mêmes ambitions», a-t-il signalé.