Les 58 députés du parti MK de l'ex-président sud-africain Jacob Zuma, élus aux législatives fin mai mais qui avaient boycotté la première séance de la nouvelle Assemblée nationale, ont finalement prêté serment hier. Ces élus, dont certains étaient revêtus de peaux de bête au-dessus de leur costume, à la mode zouloue, ont triomphalement entonné des chants de lutte anti-apartheid lors de la cérémonie organisée au Cap à la mi-journée et retransmise en direct à la télévision. Parmi eux, l'une des filles de M. Zuma, Duduzile Zuma, était présente.»Nous sommes là pour servir les pauvres, qu'ils soient noirs ou blancs», a déclaré à la presse le chef du groupe parlementaire John Hlophe. L'Afrique du Sud a tenu ses législatives le 29 mai. Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l'apartheid, a concédé un certain recul, perdant pour la première fois sa majorité absolue en recueillant 40% des voix, loin devant toutes les autres formations. Il reste ainsi majoritaire avec 159 députés sur 400. Le parti uMkhonto weSizwe (MK) mené par Jacob Zuma a raflé 58 sièges, le petit mouvement radical créé seulement quelques mois avant le scrutin se retrouvant ainsi propulsé troisième force politique du pays derrière la plus large formation d'opposition, l'Alliance démocratique (DA, centre libéral, 87 députés). La nouvelle Assemblée s'est réunie pour la première fois mi-juin, élisant pour un second mandat le président Cyril Ramaphosa, 71 ans. Le chef d'Etat avait dans la foulée appelé à former un gouvernement d'union nationale, contraint à une coalition après la mauvaise performance de son parti dans les urnes dans un contexte socio-économique en berne. Les députés du MK avaient boycotté cette première séance parlementaire, rejetant l'idée de rejoindre une coalition dirigée par l'ANC et contestant les résultats des élections. Dix jours après la séance inaugurale, une session complémentaire a finalement été organisée mardi pour la prestation de serment des 58 députés du parti, alors que les tractations autour de la formation du prochain gouvernement se poursuivent, la presse locale faisant état de tensions entre l'ANC et la DA. Selon ces informations, sur une trentaine de ministères, la DA réclame une dizaine de postes alors que l'ANC n'est prête à en concéder qu'autour de cinq.