Nos entreprises sont soumises à des pressions engendrant la faillite de certaines d'entre elles donc la dégradation de la production nationale. C'est le constat établi, hier, par le président de la Confédération nationale des producteurs algériens, M.Abdelkrim Hassani, intervenant au débat du forum d'El Moudjahid portant sur le pacte économique et social. Il a révélé à ce propos que depuis 1990, 400 entreprises sont passées devant le juge et les résultats des enquêtes judiciaires ne sont pas encore rendus. «Il faut prendre en considération les entreprises qui ont subi de telles pressions et qui ont été traînées devant les tribunaux», a-t-il soutenu et d'ajouter «des entreprises travaillent avec les banques mais se retrouvent généralement devant le juge d'instruction». Ce sont, selon lui, les causes principales qui ont amené la majorité de nos entreprises à mettre la clé sous le paillasson. L'autre raison concerne l'absence d'une vision de l'entreprise, précisera M.Hassani. Pour lui, le pacte économique et social devrait prendre en considération ces critères afin de redonner la confiance aux employeurs et aux employés. Pour sa part, le représentant du ministère du Travail a soutenu que l'Etat n'est pas responsable de cette situation mais le gouvernement, le patronat et les travailleurs ont chacun leur part de responsabilité. Le pacte économique et social a été marginalisé par le Conseil national économique et social (Cnes), a avoué, pour sa part, le représentant du Cnes, M.Zahir Farès. «Il n'y a pas eu de maturation suffisante du dossier au niveau du Cnes. Chose qui traduit notre absence aux négociations», a-t-il reconnu en regrettant l'absence de débat au niveau de cette institution. Les représentants de l'Ugta et du patronat, respectivement MM.Badreddine et Merrakèche, ont tous deux défendu les principes du pacte économique et social. M.Merrakèche conditionne néanmoins la réussite de ce dernier par l'application rapide des visions et des idées qui le constituent. «Le grand défi réside non pas dans sa signature mais dans son application». Pour M.Badreddine, il s'agit d'un document qui nécessite le respect des engagements de tous les partenaires. Il a tenu à rectifier l'idée selon laquelle le pacte prive les travailleurs de leurs droits syndicaux. «Le pacte n'interdit pas les grèves mais aidera à éviter les conflits en offrant plus d'opportunité au dialogue». Interrogé sur la marginalisation des syndicats autonomes dans les négociations, le représentant de l'Ugta répondra que «seule une organisation syndicale puissante et représentative de la majorité des travailleurs peut mieux défendre les droits des employés». Selon lui, a l'état actuel, l'Ugta est la seule organisation qui réunit les conditions d'aller vers les négociations avec le gouvernement. Il a affirmé que la Centrale syndicale a reçu des propositions dans ce sens de la part de certaines organisations syndicales autonomes. Pour lui, ce pacte est une occasion pour établir une unité syndicale.