Bilan n Le Forum des chefs d'entreprises considère que l'avantage de la privatisation est dans la sauvegarde de l'emploi. Cependant, le processus demeure lent et parsemé d'entraves bureaucratiques. Hier, le Forum des chefs d'entreprises a convié des personnalités du monde politique, des universitaires et la presse pour dresser un bilan de la privatisation depuis une décennie. D'emblée, le président du Forum, Omar Ramdane, a souligné que «le bilan n'est pas satisfaisant puisqu'en 11 ans il y a eu seulement 396 entreprises privatisées». Pour l'intervenant, la chose positive vient du fait que 70% des repreneurs sont des investisseurs algériens avec la création de 9 113 nouveaux postes de travail avec des mesures de sauvegarde de l'emploi qui ont garanti une certaine crédibilité à l'opération. Mais pour Omar Ramdan, «c'est la situation d'attente interminable des repreneurs algériens qui est dangereuse du fait que ces entreprises publiques n'investissent plus». Ce constat a été confirmé par la plupart des intervenants qui estiment qu'il faut une volonté politique réelle pour débloquer la situation. M. Harchaoui, ex-ministre des Finances, considère qu'«il y a un problème de mise en œuvre et c'est pour cela que les chances de la privatisation n'avancent pas». Ce qui fera dire à Issaâd Rebrab que «la privatisation doit se limiter dans le temps» en évoquant d'ailleurs son parcours du combattant et le refus essuyé pour reprendre certaines entreprises. Outre l'entrave bureaucratique, le Forum des chefs d'entreprises plaide également pour la facilité des conditions financières de reprise des entreprises publiques. Le président du Forum souhaite que les pouvoirs publics révisent les conditions de financement en vigueur pour l'acquisition par les nationaux des entreprises soumises à la privatisation. En effet, le taux de 30% du montant du prix de cession de l'entité mise en vente et que l'acquéreur doit apporter en paiement immédiat avec un délai de 5 ans exigé pour le paiement différé des 70% restants sont des conditions irréalistes. Il n'a pas hésité à proposer la vente au dinar symbolique de certaines entreprises déstructurées ou celles qui sont en faillite. Subsiste également le problème du foncier qui a été soulevé par M. Tibaoui, ancien représentant des holdings, qui a indiqué que «la grosse entrave est liée à l'absence de titres de propriété des entreprises publiques soumises à la vente». Ce qui pose ainsi la difficulté de fixer un prix de vente de ces entreprises.