Les opérateurs nationaux ont exprimé 167 intentions de reprise des entreprises publiques. Le ministère de la Participation semble suivre une autre démarche dans la conduite du processus de privatisation. M. Temmar veut impliquer le privé dans la reprise de certaines entreprises, en majorité des petites et moyennes entreprises. C'est dans ce cadre, qu'une réunion s'est tenue le 20 janvier dernier entre Temmar accompagné de son équipe et trois organisations patronales, à savoir la Confédération nationale du patronat algérien, la Confédération générale des opérateurs économiques algériens et la Confédération algérienne du patronat. Une autre réunion devait se tenir avec le Forum des chefs d'entreprise samedi dernier à 17 heures, mais celle-ci n'a pas eu lieu, pour des raisons que nous ignorons. M. Temmar a invité ces organisations patronales pour leur parler uniquement du dossier des privatisations. Le ministre de la Participation, tout en rappelant les décisions du Conseil des participations de l'Etat et du Conseil des ministres, a affirmé à ses interlocuteurs que le premier lot des entreprises éligibles à la privatisation, est proposé d'abord aux repreneurs potentiels nationaux. M. Temmar a évoqué, encore une fois, la situation désastreuse des quelque 700 entreprises publiques. 320 seront privatisées. Parmi les 320 entreprises, le ministère de la Participation et de la Promotion de l'investissement a, semble-t-il, réglé la situation administrative et juridique (foncier, titre de propriété...) de 120 entreprises. Ce sont ces dernières (c'est-à-dire les 120 entreprises) qui seront concernées par la première opération de privatisation, par lot de 40 entreprises chaque trois mois, en concertation avec les partenaires sociaux. L'opération sera lancée à partir de la première semaine du mois prochain. Des visites sur site seront organisées aux éventuels repreneurs nous dit-on. 167 intentions de reprises ont été exprimées par les opérateurs économiques nationaux, notamment par certains adhérents du Forum des chefs d'entreprise. Des intentions exprimées lors d'un seminaire, “carrefour de l'entreprise”, qui s'est tenu en avril 2001 à l'hôtel Sheraton d'Alger. Mais depuis, rien n'a été fait. Pis, les pouvoirs publics courtisaient les investisseurs étrangers en leur promettant plusieurs avantages. Force est de constater que les investisseurs étrangers ne se bousculent pas au portillon. Les locaux, en revanche, sont confrontés à maintes difficultés qui rendent l'acte d'investir impossible. Le gouvernement, du moins le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement, semble revenir à la raison, celle de consulter les opérateurs économiques nationaux. Contactées, les organisations patronales reçues par Temmar ont exprimé leur satisfaction et leur adhésion à la nouvelle démarche prônée par le ministère de la Participation et de la Promotion de l'investissement. La Confédération des industriels et producteurs algériens soutient que “la privatisation est le meilleur moyen de sauver de la mort les entreprises publiques et de préserver l'emploi” lors d'une rencontre, à l'hôtel Mercure, avec une délégation des hommes d'affaires du Midi-Pyrénées. En déplorant les lenteurs dans la mise en œuvre des privatisations, Hassani, comme pour répondre à l'UGTA, trouve anormal “de rester passif devant la lente dégradation des entreprises publiques économiques”. Les autres organisations aussi déplorent les hésitations et les atermoiement du gouvernement. Mais ce qu'elles regrettent le plus c'est “cette concertation conjoncturelle” du gouvernement. Les responsables des organisations patronales, à l'image du président de la CNPA M. Naït Abdelaziz, appellent à une concertation permanente avec tous les acteurs économiques et sociaux. Ils demandent la mise en œuvre rapide d'un programme de mise à niveau. Seulement, souligne Naït Abdelaziz, le programme actuel doit être revu. Car, selon lui, tel qu'il est adopté, 80% des petites et moyennes entreprises ne seront pas touchées par la mise à niveau. En plus, affirme-t-il “il y a une pléthore d'intervenants”, d'où la revendication de création d'un conseil national de mise à niveau qui piloterait l'opération. M. R.