L'armée sioniste a mené, hier, de nouvelles frappes contre le Liban, où ses troupes sont engagées dans d'intenses combats avec le mouvement de résistance dans le sud, au moment où la communauté internationale intensifie sa pression pour un cessez-le-feu. Intensément pilonnée dimanche par l'aviation israélienne, la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, a été visée par trois nouvelles frappes hier matin, après un ordre d'évacuation sioniste, selon l'agence officielle libanaise ANI. Ces raids interviennent à la suite d'un week-end marqué par une intensification des violences, depuis fin septembre après un an d'échanges de tirs transfrontaliers qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière. Dimanche, au lendemain d'une frappe sioniste ayant fait au moins 29 morts dans le centre de Beyrouth, le Hezbollah a revendiqué 50 attaques contre Israël, visant notamment la région de Tel-Aviv (centre), un record depuis qu'il a ouvert un front contre Israël au début de l'agression barbare à Ghaza en octobre 2023, en soutien à son allié palestinien du Hamas. L'armée sioniste a affirmé que sa meurtrière frappe de samedi visait un centre de commandement du Hezbollah et a fait état d'environ 250 projectiles tirés du Liban dimanche. Cette série d'attaques du Hezbollah, l'une des plus violentes contre l'entité sioniste depuis fin septembre, a fait 24 blessés. En visite dimanche à Beyrouth, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a appelé à un «cessez-le-feu immédiat». Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a, lui, fait état d'une «fenêtre d'opportunité» pour une trêve, appelant Israël et les Libanais à s'en saisir. Selon le site d'information américain Axios, les deux parties avancent vers un accord sur la base d'un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban, pour y laisser l'armée libanaise s'y déployer. Le plan, porté la semaine dernière auprès des deux parties par l'émissaire américain Amos Hochstein, inclut la mise en place d'un comité international pour en surveiller l'application, selon Axios. Le site fait état d'assurances américaines de soutenir une action militaire sioniste en cas d'actions hostiles du Hezbollah. Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale et allié d'extrême droite du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a mis en garde, hier, contre un cessez-le-feu, y voyant «une grosse erreur». Les médiateurs s'appuient sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU de 2006 qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU soient déployés à la frontière sud du Liban. Selon l'ANI, l'armée israélienne a aussi mené d'autres raids aériens, hier, dans divers secteurs du sud du Liban, où de «féroces» combats l'opposent au Hezbollah. Les troupes sionistes ont dynamité des maisons dans la localité de Khiam, proche de la frontière entre les deux pays, où elles ont avancé «sous le couvert de raids, de tirs d'artillerie et de tirs au phosphore», a indiqué l'ANI. Elle a rapporté des bombardements israéliens sur le château de Beaufort, une forteresse croisée en ruines utilisée comme base par l'armée sioniste pendant son occupation du sud du Liban de 22 ans, achevée en 2000. Le ministère libanais de l'Education a annoncé la suspension des cours en présentiel dans Beyrouth et ses environs. Selon le ministère libanais de la Santé, au moins 3 754 personnes sont tombées en martyrs dans le pays depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier, dont 84 samedi. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.