Le Ramadhan c'est dans 73 jours, mais le gouvernement est déjà aux «fourneaux»! Sur instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une stratégie a été mise en place pour répondre aux attentes des citoyens, notamment en matière de disponibilité des produits de base et de stabilité des prix, à l'image des succès des années précédentes. Conscient des défis que représente une période où la consommation atteint son pic annuel, le président Tebboune a donné des instructions claires pour éviter toute mauvaise surprise. Le chef de l'Etat veut que tout soit planifié en amont, et pour cela, il a mobilisé l'ensemble de l'Exécutif. Sous la direction du Premier ministre Nadir Larbaoui, les anciens et nouveaux ministres conjuguent leurs efforts pour faire barrage à la spéculation, un fléau qui pénalise directement le pouvoir d'achat des citoyens. À cet effet, un «plan spécial Ramadhan» a été activé, visant principalement à stabiliser les prix et à assurer un approvisionnement continu des marchés en denrées essentielles. Tayeb Zitouni, ministre du Commerce intérieur et de la Régulation des marchés, et Youcef Cherfa, ministre de l'Agriculture, travaillent main dans la main pour coordonner les actions. Leur objectif principal: garantir un «front anti-inflation», solide et efficace. Les viandes rouges et blanches, souvent sujettes à des augmentations de prix durant le Ramadhan, sont particulièrement surveillées. Dans ce cadre, le groupe Algérienne des Viandes Rouges (Alviar) et l'Office National des Aliments de Bétail (Onab) ont signé un partenariat stratégique pour doubler les quantités disponibles sur le marché. Des milliers de têtes d'ovins et de bovins destinées à l'engraissement ont été injectées dans le circuit. Le chiffre atteindra les 5 000 têtes d'ici fin février. En parallèle, les importations de viande rouge d'Espagne et du Brésil, initiées l'année dernière, seront maintenues pour répondre à la demande croissante et garantir des prix accessibles. Outre les viandes, le gouvernement se concentre également sur les produits agricoles. Le renouveau du secteur ces dernières années, notamment dans le sud du pays, a permis une disponibilité abondante de fruits et légumes. Cependant, malgré une offre qui dépasse souvent la demande, les prix de ces produits connaissent des hausses périodiques, souvent injustifiées. Face à cette situation, le ministre de l'Agriculture, Youcef Cherfa, a décidé d'anticiper toute tentative de spéculation. Il a annoncé le lancement d'une opération de stockage préventif pour des produits clés comme les pommes de terre, les oignons et l'ail. «Ce programme vise à assurer l'abondance de ces produits et à garantir un approvisionnement régulier des marchés pendant le Ramadhan», a-t-il déclaré. Les marchés de proximité «spécial Ramadhan», introduits il y a trois ans, joueront également un rôle clé cette année. D'abord perçus comme des coquilles vides, ces marchés se sont imposés comme des lieux incontournables pour les courses des ménagères durant le mois sacré. En collaboration avec des entreprises publiques et privées, les ministères concernés travaillent déjà à leur organisation. Ces marchés proposeront des prix compétitifs et des promotions exceptionnelles, à l'image de l'année dernière. Les acteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire ont également été appelés à intensifier leur production pour répondre à la forte demande. La spéculation, qualifiée de «crime» par le président Tebboune, reste l'un des principaux ennemis de cette période. Malgré des sanctions sévères allant jusqu'à la perpétuité, certains réseaux continuent de manipuler les prix et de stocker illégalement des produits pour perturber le marché. Pour y faire face, les services du ministère du Commerce, en collaboration avec les forces de sécurité, multiplient les descentes sur le terrain. Des quantités importantes de produits détournés, y compris des denrées subventionnées comme le lait, la semoule et la farine, sont régulièrement récupérées. Toutes ces initiatives témoignent de la mobilisation générale de l'Etat pour garantir un Ramadhan 2024 «sans encombre». L'objectif est clair: protéger le pouvoir d'achat des citoyens, une «ligne rouge», selon le président Tebboune. Le gouvernement est donc aux aguets pour que le Ramdhan 2025 soit «printanier» sur tous les bords...