Le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé à «fixer un calendrier clair» pour achever le retrait de l'entité sioniste du sud du Liban avant la fin du délai de soixante jours, a rapporté l'Agence nationale de l'information (ANI). Cette déclaration a été faite à l'issue de la rencontre à Beyrouth, entre Mikati et l'envoyé américain Amos Hockstein, arrivé lundi dans le pays pour une visite de deux jours. ANI a rapporté que Mikati a discuté avec l'émissaire américain «des étapes franchies par le cessez-le-feu depuis l'annonce des dispositions de sécurité à cet effet». Selon les données officielles libanaises, 398 violations commises par les forces sionistes ont été enregistrées depuis la signature de l'accord, entraînant le martyre de 32 personnes et faisant aussi 38 blessés. L'agression sioniste contre le Liban a fait au moins 4 063 martyrs et 16 664 blessés, dont un grand nombre d'enfants et de femmes, outre le déplacement d'environ 1 400 000 personnes. La plupart des victimes et des personnes déplacées ont été enregistrées après l'escalade de l'agression le 23 septembre 2024. L'envoyé américain Amos Hochstein, en visite au Liban, a annoncé que les forces sionistes avaient commencé lundi leur retrait de la ville frontalière de Naqoura, à l'extrême sud du pays, plus d'un mois après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Il s'agit, depuis le 27 novembre, du deuxième retrait sioniste dans le sud du Liban alors que les Casques bleus de l'ONU et le Premier ministre libanais Najib Mikati ont demandé fin décembre à l'armée israélienne d'accélérer son retrait. «Ces retraits se poursuivront jusqu'à ce que toutes les forces quittent totalement le Liban, et pendant que l'armée libanaise continue de se déployer vers le sud, jusqu'à la Ligne bleue», a-t-il ajouté après sa rencontre avec le président du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah. «Je n'ai aucune raison de ne pas penser que toutes les parties, toutes les parties, demeureront engagées dans l'application de l'accord» de trêve, a-t-il dit après sa rencontre avec M. Mikati à Beyrouth. Selon les termes du cessez-le-feu que M. Hochstein a aidé à négocier, l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus onusiens dans le sud, pendant que l'armée israélienne se retire sur une période de 60 jours. Le Hezbollah doit retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler toute infrastructure militaire restante dans le sud. L'armée libanaise a indiqué lundi que «des unités de l'armée avaient pris position autour de la localité de Naqoura (...) et ont commencé à se déployer en coordination avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul)», dont le QG se trouve à Naqoura. Un déploiement «en parallèle avec le retrait de l'ennemi sioniste», selon l'armée libanaise, coïncidant avec «une réunion du comité des cinq» chargé de superviser le cessez-le-feu, à laquelle a participé Amos Hochstein. À l'occasion de sa première visite au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre, M. Hochstein a également appelé à un «consensus politique» pour l'élection d'un président de la République prévue jeudi, après deux ans d'impasse en raison de profondes divisions entre le Hezbollah et ses adversaires. «Le Liban traverse une période critique (...) non seulement pour mettre en oeuvre cet accord, mais aussi pour parvenir à un consensus politique et se concentrer sur le Liban au service de son peuple», a-t-il déclaré. «C'est une occasion (...) de se concentrer véritablement sur la reconstruction de l'économie», la mise en oeuvre «des réformes qui permettront d'attirer les investissements et de ramener le pays sur la voie de la croissance», a-t-il dit. L'armée libanaise a précisé que Amos Hochstein et Jasper Jeffers avaient rencontré le commandant de l'armée, le général Joseph Aoun, cité parmi les candidats potentiels à la présidence, pour discuter du cessez-le-feu.