Le Hamas a qualifié, hier, de «crime de guerre» et de «violation de l'accord» de trêve la décision sioniste d'empêcher l'entrée de toute marchandise ou approvisionnement dans la bande de Ghaza. «La décision de Netanyahu de suspendre l'aide humanitaire est un chantage mesquin, un crime de guerre et une violation flagrante de l'accord» de trêve, écrit le mouvement islamiste palestinien en appelant «les médiateurs et la communauté internationale (à) faire pression» sur ce gouvernement fasciste pour qu'il fasse machine arrière. Le Hamas justifie son refus d'une proposition américaine d'extension de la trêve comme une violation de l'accord de cessez-le-feu conclu le 19 janvier dernier. À l'expiration de la première phase de la trêve, négociée par l'entremise du Qatar avec l'aide de l'Egypte et des Etats-Unis, le Hamas et l'entité sioniste sont en désaccord persistant sur la forme à donner à la suite du processus à compter d'hier. L'entité sioniste a prétendu, dans la nuit, «avoir accepté» une «proposition de dernière minute» mise sur la table par l'envoyé spécial du président américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, prévoyant une extension de la trêve jusqu'à la mi-avril. Selon les calculs sionistes, la proposition prévoit aussi la libération sur cette période de tous les prisonniers sionistes encore à Ghaza en deux fois, la deuxième étant conditionnée à un accord sur un cessez-le-feu permanent restant à négocier. Le Hamas a rejeté cette proposition, exigeant de passer à la phase deux prévue par l'accord initial, estimant que le compromis américain revient à permettre à l'entité sioniste de «se soustraire aux accords qu'il a signés». «Face au refus du Hamas d'accepter le cadre (porté par Witkoff) pour la poursuite des négociations», le Premier ministre sioniste Netanyahu «a décidé que, dès ce matin, toute entrée de marchandises et d'approvisionnements dans la bande de Ghaza serait suspendue». Le Hamas a immédiatement dénoncé «un chantage mesquin, un crime de guerre et une violation flagrante de l'accord» de trêve, cette décision revenant à couper l'aide humanitaire vitale au regard de la situation catastrophique dans le petit territoire assiégé. Le mouvement de résistance a appelé «les médiateurs et la communauté internationale (à) faire pression» sur l'entité sioniste pour «mettre un terme à ses mesures punitives et immorales contre plus de deux millions de personnes dans la bande de Ghaza». Un Palestinien est tombé en martyr et d'autres ont été blessés, hier, dans un bombardement de l'armée sioniste à l'est de Beit Hanoun, au nord de la bande de Ghaza, a rapporté l'agence de presse Wafa. Un drone de l'armée sioniste a ciblé un groupe de Palestiniens qui inspectaient leurs maisons à l'est de Beit Hanoun, faisant un martyr et plusieurs blessés, précise Wafa. Hier en fin de matinée, la Défense civile gazaouie a fait état de tirs d'artillerie et de chars près de Khan Younès (sud). Arraché après des mois de négociations ardues, l'accord de cessez-le-feu a fait taire les armes après quinze mois d'une agression dévastatrice menée par l'armée sioniste génocidaire depuis le 7 octobre 2023. L'accord initial comprend trois phases d'une durée de 42 jours chacune. Lors de la première phase, au cours de laquelle la trêve s'est retrouvée plusieurs fois au bord de la rupture, le Hamas a libéré 25 prisonniers sionistes et rendu les corps de huit autres, en échange de la libération d' environ 1 800 détenus palestiniens. La deuxième phase, hypothétique pour l'heure, prévoit la libération des derniers prisonniers du Hamas et de plusieurs centaines de détenus palestiniens, tandis qu'une troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Ghaza. L'accord comporte une clause qui prolonge automatiquement la première phase tant que les négociations pour la deuxième sont en cours. Jusque-là, le Hamas a campé sur son refus de discuter d'autre chose que d'une mise en oeuvre de la deuxième phase, censée garantir le retrait des troupes sionistes de Ghaza. Dans la foulée, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a annoncé avoir accéléré l'envoi d'une aide militaire d'environ quatre milliards de dollars à l'entité sioniste. Territoire pauvre et exigu, la bande de Ghaza a été ravagée par l'agression barbare sioniste qui a plongé ses 2,4 millions d'habitants, pour la plupart déplacés, dans une situation humanitaire désastreuse et a fait 48 388 martyrs, en majorité des enfants et des femmes ainsi que des milliers de disparus sous les décombres.