Les patrons algériens sont mal informés sur les opérations de mise à niveau des entreprises. Entre les opérateurs économiques, banques et fonds de garantie, l'équation n'est pas toujours facile à résoudre. Le courant ne passe pas. Problème de communication ou manque d'information sur les dispositifs mis en place pour le développement de l'entreprise, le diagnostic n'est pas fait pour détecter les défaillances des uns et des autres. Comment créer une PME et prétendre aux crédits bancaires? C'est la question que se posent les jeunes opérateurs qui veulent faire le pas dans le monde des affaires et de l'investissement. Pas très compliqué, estiment les banquiers. Ils suffit de constituer un dossier et le présenter à l'établissement financier pour étude. Un avis que ne partagent pas la majorité des opérateurs économiques qui ont déjà eu affaire aux banques. C'est encore le parcours du combattant pour avoir un crédit, les banques ne jouent pas encore le jeu. «J'ai attendu 18 mois pour avoir un prêt», nous confie un opérateur économique, venu assister, hier, à la journée d'information sur le fonds de garantie des crédits aux PME, organisé à Oran. L'assistance composée de chefs d'entreprise ne semblait pas très informée sur les opérations de mise à niveau lancées, depuis 2001 dans le cadre du programme Meda et le fonds de garantie, le Fgar, créé pour faciliter l'accès aux financements bancaires. Quel est le champ d'intervention du Fgar et le seuil de garantie accordé. C'est ce qu'a tenté d'expliquer le directeur général du Fgar, M.Houaoui Abdenour, lors de cette rencontre pour répondre aux questions posées par les intervenants. Depuis sa création, il y a deux ans, cette caisse de garantie a eu à traiter 126 dossiers éligibles aux crédits. Un résultat satisfaisant, estime le premier responsable du Fgar du fait que l'institution est nouvellement créée et est en train d'atteindre sa vitesse de croisière. Mais pour les opérateurs économiques, ce fonds de garantie qui couvre jusqu'à 80% le crédit bancaire ne sert, en fait, qu'à étoffer le portefeuille des banques qui ne cherchent qu'une couverture des risques de l'entreprise sans aucune aide financière pour l'apport personnel qui est de 30%. Une idée préconçue que le représentant régional de la banque Badr a essayé de rectifier en insistant sur le fait que «les banques ont changé et ont beaucoup évolué par rapport au passé sur le plan du traitement des dossiers et l'octroi des crédits». Quant au programme de mise à niveau, l'expert financier euro-développement PME, M.Alain Daniel Thèzé annonce que 700 PME ont bénéficié de ce programme depuis 2001. La garantie Meda représente une enveloppe de 20 millions d'euros mise à la disposition du ministère de la PME par la Commission européenne. L'objectif à atteindre, d'ici à décembre 2007, est de 1200 PME. Pour faire une évaluation de cette opération, un forum sur la restitution d'une étude d'impact sera organisé le 5 décembre prochain, à Alger. Pour répondre à la question sur la méconnaissance des opérateurs du programme de mise à niveau, M.Daniel Thèzé estime qu'il n'est pas «facile de comprendre toute une politique de mise à niveau et de développement des entreprises potentielles. C'est avec le temps que la situation deviendra plus claire pour les opérateurs économiques qui, pour l'instant, sont confrontés beaucoup plus aux banques». En marge de cette rencontre, notre interlocuteur nous fait part que prochainement, il est prévu la création d'un autre fonds de garantie en complément du premier et dont le dossier est à l'étude, actuellement, au niveau du ministère de la PME et de l'Artisanat.