On est loin derrière le Maroc où les Américains ont lancé plus de vingt programmes. Curieusement, les Algériens ne se bousculent pas au portillon des programmes et des initiatives offertes par le Mepi (Meadle East Partenership Initiative) depuis 2004 en Algérie. Ce fait a été soulevé par des responsables des ONG en charge d'exécuter ces programmes. «Nous avons trouvé certaines difficultés pour recruter des femmes algériennes à notre programme par rapport à l'engouement suscité auprès des femmes tunisiennes» a indiqué Mme Chaabane Taous, coordinatrice d'Amideast, une ONG américaine basée à Tunis, chargée d'exécuter un programme qui s'adresse aux femmes managers. Il s'agit d'une autre initiative destinée aux femmes talentueuses, âgées de 22 à 32 ans, qui vient d'être lancée par l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Conçu dans la perspective de répondre aux attentes des femmes exerçant dans le droit et les affaires, l'inscription à ce programme baptisé «Legal and Business Fellowship Programm» (Lbfp) sera clôturée le 15 décembre prochain. Le programme offrira aux femmes qui seront sélectionnées la possibilité de développer leurs compétences dans divers domaines d'activité et de bénéficier d'un stage d'apprentissage au sein d'une grande compagnie américaine ou d'un cabinet de droit. La sélection des candidates se fera par ordre de mérite et prendra en considération leur potentiel de leadership, leur disposition à réaliser des progrès dans les secteurs commercial et juridique ainsi qu'une relative maîtrise de la langue anglaise. Les dossiers de candidature sont déjà disponibles sur le site Internet. Lancé depuis 2004, ce programme a déjà vu la participation de deux femmes algériennes. «J'ai énormément appris de cette formation durant laquelle j'ai passé trois mois au département juridique de la grande firme Pfizer», «on nous a donné la chance de progresser, de prendre des initiatives et d'aller de l'avant» témoigne ravie, Mlle Hoda Sahri, l'une des premières femmes algériennes à participer à ce programme en 2004. «J'ai appris l'existence de cette formation par la presse et j'avoue que j'ai été résistante, notamment par rapport à la langue anglaise que je ne maîtrisais pas à la perfection» a confié Mlle Sahri. Mais, la langue anglaise n'est pas la véritable et seule raison qui expliquerait la résistance des Algériens aux programmes du Mepi. Il y a quelques mois, des experts spécialistes dans le conseil et la gestion des médias ont fait le porte-à-porte des rédactions de la presse nationale. L'Université de New York, en partenariat avec le Groupe de développement du journalisme (JDG) et les organisations d'informations locales, a lancé un programme de conseil à la gestion des médias en Algérie et au Maroc. Un programme innovant assistera la presse écrite locale dans le projet d'améliorer les normes journalistiques, la rentabilité, l'indépendance et l'objectivité de la presse écrite. Il n' y a pas eu bousculade vers cette opportunité. «En Tunisie, on aurait eu des difficultés pour sélectionner les participants ce qui n' a pas été le cas, ici, en Algérie, malgré la multitude des titres» confie, encore, une autre responsable de ce programme. Par ailleurs, si les quelques initiatives lancées, actuellement, donnent l'impression d'une «offensive américaine en Algérie», il n'en est rien, en réalité, comparativement à l'élan des initiatives américaines au Maroc ou en Tunisie. Pour prendre l'exemple du Maroc, au moins une vingtaine de programmes touchant pratiquement tous les aspects de la vie économique, sociale, politique et juridique. C'est dire qu'on est loin du compte avec les cinq ou six programmes lancés en Algérie et fortement médiatisés. C'est ce qui expliquerait, également, la résistance -légitime- des Algériens à ces programmes nouveaux.