Il existe des joueurs qui réagissent sans savoir qu'ils mettent leur avenir professionnel en danger. La semaine dernière, le monde du football a été marqué par deux incidents qui démontrent que tout ne tourne pas rond dans ce milieu. Cela avait commencé le lundi lors du match de Champion's League arabe opposant le Zamalek du Caire au club du CA Bordj Bou Arréridj. Une rencontre à l'issue de laquelle la formation algérienne s'en est tirée avec un match nul des plus élogieux. Mais dans l'affaire, elle a perdu son attaquant Mohamed Mehdaoui qui a été exclu. On aurait pu banaliser cet acte s'il ne s'était pas trouvé que le joueur du CABBA a cherché à se distinguer encore plus puisqu'il ne s'est pas gêné de cracher au visage de l'arbitre. Un geste ignoble venant de la part d'un sportif appelé à servir d'exemple sur un terrain. Vendredi, ce fut au tour du gardien de but de l'OM Ruisseau, Mohamed Seghir Ferradji, de se rendre coupable d'un acte aussi ignoble que celui de Mehdaoui puisqu'il est allé jusqu'à agresser Moh Cherif Hannachi, le président de la JSK, à l'issue de la confrontation qui a mis aux prises son équipe et celle de la Kabylie. Il y a dans les deux incidents une similitude, en l'occurrence le manque de self, contrôle de la part des deux joueurs. Il est sûr que tous les footballeurs algériens n'ont pas le même tempérament que Mehdaoui et Ferradji, mais on peut être certain qu'une très forte majorité d'entre eux leur ressemble. Il est vrai que de tels athlètes n'ont que le football pour vivre et qu'ils vivent constamment sous pression, de peur de perdre leur job. Mais le chômage est universel. Des joueurs sans club et sans salaire, il y en a partout dans le monde comme il y en a des tas qui ont la chance d'en avoir un mais qui sont, constamment, placés entre le marteau et l'enclume de la performance obligatoire, faute de quoi c'est le renvoi. Pourtant, on ne croit pas que ces derniers en viennent jusqu'à cracher sur un arbitre ou à agresser un président de club, même s'il y a quelques rares cas. Mehdaoui et Ferradji n'ont pas su contrôler leur instinct à un moment précis. En agissant comme ils l'ont fait, ils se sont eux-mêmes piégés parce qu'ils se retrouvent aujourd'hui sans emploi et qu'ils ne sont pas près d'en trouver. Il faut, pour cela, rendre hommage aux dirigeants de leurs clubs respectifs qui ont montré qu'ils ne veulent pas que l'on souille l'image de marque de leur équipe par des gestes que la société réprouve. Les instances du football ont réagi à l'encontre de Mehdaoui (déjà suspendu en Champion's League arabe jusqu'à la fin de cette compétition) en lui infligeant une suspension de dix matches de rencontres officielles en Algérie. On aurait pu s'attendre à un peu plus, car cracher sur un arbitre est un geste impardonnable. Pour ce qui est de Ferradji, le président de la FAF, M.Hamid Haddadj, a annoncé qu'il serait sanctionné et la Ligue nationale se prononcera sur son cas après l'avoir auditionné. Il s'agit, aujourd'hui, de mettre fin à toutes ces «pitreries» de joueurs qui font référence au Saint Coran lorsqu'on les interviewe, mais qui n'hésitent à faire usage de la violence dans certains cas. Des joueurs qui, pour cacher leurs faibles qualités footballistiques, s'en prennent aux arbitres, aux dirigeants et même aux supporters. Il est bien que les instances du football s'en prennent à un tel phénomène même lorsque l'acte interdit se déroule dans une compétition qu'elles ne gèrent pas. Le football algérien a vraiment besoin de se refaire une santé à ce niveau.