Les massifs forestiers de Kayblie sont passés au peigne fin. Après la grande forêt de Yakouren et les versants sud de Sidi Naâmane et nord de Redjaouna, c'est au tour de Boumehni et El-Maj d'être l'objet d'«un examen à la loupe». Considérés comme des sanctuaires des hordes du Gspc, les forêts et autres massifs de Kabylie sont soumis depuis un certain temps à une série d'opérations de ratissage. L'étau se resserre davantage sur les éléments du Gspc. Après la forêt d'Akfadou-Yakouren et les environs de Sidi-Naâmane, les forces de l'ordre se sont «attaquées» aussi bien à la forêt de Boumehni qu'à celle d'El-Maj, toutes deux réputées pour être des bases de repli des hordes du Gspc, notamment de l'émir de la région Hadj-Ali. La forêt de Boumehni, dans la daïra de Draâ El-Mizan, couvre une importante superficie. Allant du Tleta au Nord jusqu'à Boghni au Sud et de là à Draâ El-Mizan, cette forêt touchant presque, dans la région des Ath Yahia Moussa, un autre massif forestier, séparé par la RN 25 et l'Oued coulant en contrebas de la route, du massif imposant de Sidi Ali Bounab. En revanche, El-Maj couvre, certes, une moindre superficie, mais a, de tout temps, servi de base de repli aux sbires de Hattab, notamment aux auteurs des coups de main: faux barrages, attentats contre les forces de l'ordre et attaques des bars et hôtels de la région. Au début de cette semaine, les forces de l'ordre ont bouclé Boumehni. Les éléments de l'ANP et la garde communale renforcés par des brigades du génie militaire ont passé au peigne fin cette importante forêt, où les passages des hordes du Gspc ont été souvent signalés. Selon des sources, des groupes de 6 à 10 éléments terroristes transitent par cette forêt pour aller soit du côté de Kadiria (près de Lakhdaria) soit vers Sidi Ali Bounab, généralement après une de leurs actions dans la région de Boghni. La forêt a également servi, avant l'émir actuel Hadj Ali, aux basses besognes de l'émir Baïche, purgeant sa peine actuellement, à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou. Dans le même temps, où à peine deux jours plus tard, la forêt d'El-Maj, qui va du lieu dit Le Pont noir jusqu'au-delà de Mechtras, comme elle longe le CW 147 du côté Est. El-Maj a aussi servi aux replis des éléments du Gspc, notamment après les attentats contre les forces de l'ordre. Les éléments de l'ANP, aidés de la police communale et avec la participation du génie militaire, ont donc investi les deux massifs. Les hordes de Hattab sentent se resserrer sur eux un étau visant à leur élimination. Ce qui va, enfin, rassurer les populations sur lesquelles pesait l'épée de Damoclès. En effet, la peur et l'angoisse ne quittent pas principalement les voyageurs empruntant le CW 128, lorsqu'ils se rendent de Tizi Ouzou à Boghni ou inversement. Multipliant les faux barrages, choisissant pour cela des endroits appropriés aux coups de main, les terroristes ont fait de ce tronçon routier, une véritable destination de l'angoisse. Pour l'heure, et au moment où Boumehni est sous la loupe, les forces de l'ordre ont bouché El-Maj et les bulldozers du génie tracent des pistes pour permettre une meilleure manoeuvre aux troupes. Le temps de l'angoisse semble appartenir au passé!