Une importante opération de ratissage vise, depuis jeudi, la région du versant sud de Sidi Naâmane et du versant nord de Redjaouna. Malgré les importants moyens mis en oeuvre, aucun bilan n'est rendu public. Les forces de l'ordre ont, depuis jeudi, monté une opération militaire importante sur les versants sud de Sidi Naâmane, dans la daïra de Draâ Ben Khedda et au nord de Redjaouna, au-dessus de Tizi Ouzou. Le bouclage intéresse donc une région boisée servant, selon certaines sources, de lieux de transit aux hordes terroristes. Jeudi, aux environs de 11h, des tirs nourris à l'arme automatique ont été entendus faisant penser à un accrochage entre les forces de l'ANP et un groupe terroriste. Aucune information fiable n'a pu être recueillie à ce propos. Des riverains ont parlé de «plusieurs caches détruites», mais n'ont pas mentionné de criminels hors d'état de nuire. Le bouclage, qui va du pont de Voudkou, Ilouadjen jusqu'à Boushima, intéresse également les pitons environnants, où l'on pouvait remarquer la présence de forces militaires. L'ANP, appuyée par le génie, a ouvert plusieurs pistes afin de faciliter la pénétration, dans la zone suspectée, des militaires. Il faut dire que la région visée les deux versants ont connu des heures sombres, il n'y a pas si longtemps. Récemment encore, plusieurs sources ont affirmé que ces deux zones étaient utilisées comme lieux de transit pour aller du massif de Sidi Ali Bounab à la forêt de Mizrana et, de là, gagner Yakouren et l'Akfadou. Mitoyenne de la wilaya de Boumerdès, contiguë notamment avec la région la plus chaude de la partie sud-est de cette wilaya, comme Baghlia et Sidi Daoud, Sidi Naâmane, une commune de la daïra de Draâ Ben Khedda, a connu jusqu'à l'apparition des GLD et de la garde communale en 1995-96, des moments difficiles. A ce jour, certains hameaux de cette commune sont encore des «coins» évités, voire désertés par la population, c'est le cas, notamment, de Boumehal. Le même calvaire était vécu, également, au même moment par Redjaouna, jusqu'au jour où apparurent les fusils de la liberté. A moins de 4 km du chef-lieu de wilaya, Redjaouna est un «poste d'observation» stratégique, «commandant» notamment les passages de Boukhalfa, Sidi Naâmane vers Tigzirt et Tizi Ouzou. Les forces de l'ANP, qui passent au peigne fin cette région, a, hier matin par exemple, dressé plusieurs barrages de contrôle sur la route menant de Tizi Ouzou à Tigzirt, aussi bien au pont de Voudkou qu'à l'intersection de cette route avec la voie menant, par Sidi Naâmane, à la RN 12. Les militaires ont opéré de minutieuses fouilles des véhicules empruntant cette voie de communication. Les populations environnantes ont également remarqué que la zone bouclée a été soumise à un intense tir d'artillerie. Rappelons enfin que, depuis près de six semaines, des zones entières de Kabylie, notamment les massifs forestiers, tant celui de Yakouren que de Mizrana et les forêts «suspectées», sont l'objet de ratissages importants. Des sources impossibles à recouper font état, outre la destruction de nombreuses caches, de la mise hors d'état de nuire de plusieurs terroristes, notamment dans la forêt de Yakouren. Décidés à reprendre le contrôle de tout le terrain, les éléments de l'ANP, travaillant en étroite collaboration avec les autres forces de sécurité, principalement au niveau du renseignement, traquent les derniers groupes de Hattab. Selon des observateurs, au fait de la situation sécuritaire, les terroristes du Gspc, scindés en petits groupes de 5 à 10 éléments, et d'une extrême mobilité, sont activement pourchassés par les forces de l'ordre. Ne bénéficiant d'aucune logistique importante auprès d'une population acquise aux forces démocratiques, les sbires de Hattab, menés localement par l'émir Hadj Ali, sont en train de perdre le terrain qu'ils avaient «conquis» à la faveur du retrait de la gendarmerie, retrait imposé par le mouvement citoyen, à la suite de bavures. Au fait, Hadj Ali est-il toujours en Kabylie, ou comme le prétendent certains réfugiés à Boumerdès? Là est la question.