Son «palmarès» journalistique est très riche. Il atteste du parcours d'un professionnel né. Nous n'apercevrons plus son imposante silhouette à la Maison de la presse Tahar Djaout. Abderrahmane Mahmoudi, inhumé jeudi au cimetière de Garidi (Kouba), en présence d'une foule d'amis et de confrères, vient de tirer sa révérence, après des années faites de dévouement et de professionnalisme. Un métier qu'il avait choisi par conviction et par vocation. Son «palmarès» journalistique est très riche. Il atteste du parcours d'un professionnel né. Pour preuve, Mahmoudi a exercé plus d'une vingtaine d'années dans plusieurs publications. Diplômé en sciences économiques, il avait commencé sa carrière de journaliste au quotidien El Moudjahid, avant de rejoindre les hebdomadaires Algérie-actualité puis Ruptures, le magazine de Tahar Djaout, premier journaliste algérien assassiné en 1993. Il était le fondateur de Hebdo Libéré, avant de collaborer au Quotidien d'Algérie puis à L'Expression. Son frère cadet, Nadir a été tué dans l'attaque, par un groupe armé islamiste, du siège de Hebdo Libéré, au centre d'Alger, en 1994 avant de fonder Le Jour d'Algérie, qu'il dirigeait depuis près de quatre ans. Ses analyses pertinentes de l'actualité nationale manqueront à beaucoup. Porté sur le journalisme d'investigation, Mahmoudi avait une préférence accentuée pour les articles politiques dans lesquels il expliquait, selon sa perception des choses, les situations induites par l'ouverture du champ politique et médiatique en Algérie. Le message de condoléances adressé par le président de la République à la famille du défunt est, on ne peut plus symbolique. Il incarne la reconnaissance de toute la nation à celui qui a porté son pays dans son coeur dans les moments où les fondements de la République étaient exposés à tous les dangers. Pour les jeunes journalistes, Mahmoudi restera une référence, en termes aussi bien de professionnalisme que d'engagement pour la préservation de l'idéal républicain. C'est, par ailleurs, un homme qui a toujours affiché publiquement ses convictions politiques du temps du parti unique, où il fut l'un des rares journalistes à avoir «osé», à travers son style subtile, dénoncer certaines pratiques antidémocratiques de l'époque. Un style que seuls les plus avisés pouvaient décrypter.