Le journaliste Abderrahmane Mahmoudi n'est plus. Décédé jeudi dernier, à l'âge de 54 ans, des suites d'une longue maladie, il a été inhumé le même jour au cimetière de Garidi (Kouba) en présence de nombreux journalistes et personnalités nationales ainsi que de plusieurs ministres dont MM. Tayeb Louh, El-Hachemi Djiar et Abdelmalek Sellal. Né le 05 février 1955 à K'sar Chellala, wilaya de Tiaret, le défunt Mahmoudi a fait ses études de droit à la faculté de Ben Aknoun où il a obtenu sa licence en 1976, et il consacra sa vie au journalisme à l'ère du parti unique, puis dans celle du multipartisme au lendemain de l'avènement de la presse indépendante. Il publia ses tous premiers articles dans la revue El Djeïch. Après avoir effectué son service national, il rejoint le quotidien El Moudjahid, puis l'hebdomadaire Algérie Actualité. Le nom de feu Mahmoudi se confond avec la presse indépendante. En effet, en 1990, il était rédacteur en chef du Nouvel Hebdo, moins d'une année plus après, il créera son propre journal intitulé l'Hebdo Libéré, une référence sûre du journalisme d'investigation en Algérie. L'homme avait contribué à mettre à jour sur la scène publique, de grandes affaires qui avaient défrayé la chronique et qui font la fierté et les précieux acquis de la presse indépendante. Entre autres scandales, celui des magistrats faussaires ou encore celui des faux moudjahidin : deux enquêtes journalistiques qui lui avaient valu un mois d'emprisonnement de mars à avril 1992. Les peines de Mahmoudi ne s'arrêteront pas là, puisque, le 21 mars 1994, le siège de la publication fut visé par un attentat terroriste qui fera trois morts et deux blessés. Abderahmane perd, là, son frère Nadir. Depuis le regretté journaliste et écrivain a été l'auteur de plusieurs interventions et contributions pertinentes à travers les colonnes de la presse nationale. Les Débats, hebdomadaire fondé en 2002 par feu Mahmoudi sera en 2003 suivi par la parution d'un nouveau quotidien intitulé Le Jour d'Algérie. Il faut souligner également que Abderrahmane Mahmoudi, père de quatre enfants, est l'auteur de deux ouvrages : "La face cachée du mensonge" et "Les financiers de la mort". Les deux livres en question présentent une pertinente et profonde analyse de la crise algérienne. Feu Mahmoudi s'essaya également dans le roman en éditant "Sous les cendres d'Octobre"… Un pilier de la presse algérienne s'est éteint jeudi dernier. Adieu le journaliste.