Il demeure un drame social connu depuis les temps les plus reculés. Le suicide, cet acte volontaire de se donner la mort, est avant tout un phénomène des plus fatals. A l'instar des autres wilayas, Constantine a enregistré en 2006, un taux élevé de suicides, devançant plusieurs wilayas après Tizi Ouzou, Béjaïa, Batna, Oran et Mila. Aussi, 25 cas placent Constantine dans une position «singulière» sur les 25, six ont malheureusement péri. Le chiffre est inférieur à celui de l'année 2005 où 28 cas de suicide ont été enregistrés. Ils demeurent, cependant inquiétants. La plupart sont de sexe masculin. Les études fondées sur l'approche statistique ont démontré que le suicide reste un comportement plutôt masculin. Chez les femmes, le phénomène est quatre fois moins élevé. Selon des études initiées par les services de la Protection civile, les suicidaires sont généralement âgés de 20 à 35 ans. Si à Annaba, Jijel, Skikda, Khenchela, Batna, Tébessa, Béjaïa, Tizi Ouzou, les sujets préfèrent la pendaison, à Constantine les suicidaires choisissent de se jeter dans le vide, notamment le pont de Sidi M'cid. Sa hauteur est de plus de 100m, il est désormais appelé «le pont des suicidaires» ou «le pont de la mort». Le choix de la chute est plus sûr pour les sujets qui veulent aboutir à un résultat «positif». On pouvait extraire des études menées que le suicidaire qui opte pour la chute attend que le trafic routier soit moins dense et l'absence des passants pour «s'exécuter». Les victimes sont généralement issues d'une couche sociale modeste et les pressions de la société sont vécues comme un véritable désespoir. Selon des psychologues, psychiatres et sociologues, l'arrivée des grandes chaleurs est le moment propice pour le suicide. Une période qui coïncide avec les examens de fin d'année. Par contre, selon les statistiques des services de la Protection civile, il a été remarqué que la plupart des cas sont enregistrés durant le mois de septembre. Bien que l'acte demeure interdit dans toutes les religions du monde, il est néanmoins une issue. Il n'est, certes, pas héréditaire ou une maladie nerveuse, mais l'expression d'une souffrance, un mal-être, un appel de détresse. Le corps reste «l'otage» dans l'esprit du suicidaire. Si l'on se fie aux statistiques, 75% des personnes décédées à la suite d'un suicide, l'avaient annoncé, même si elles n'apparaissaient pas nécessairement comme dépressives, particulièrement chez les célibataires où le taux de suicides est le plus élevé. Les spécialistes n'excluent, donc, pas que le «mariage» préserve du suicide puisque avec la famille, c'est l'intégration dans le groupe. Les études ont démontré qu'il existe une nette montée du suicide chez les jeunes, notamment en Algérie. Fait qui a poussé plusieurs organisations à tirer la sonnette d'alarme. Pour venir aux moyens utilisés pour le suicide, il a été noté que ceux-là varient selon le sexe. D'une manière générale, on a souligné que le suicidaire de sexe masculin préfère l'arme à feu ou la pendaison. La méthode la plus utilisée dans le pays. Les femmes recourent, dans la plupart des cas, aux produits chimiques et la chute volontaire, comme cela est le cas à Constantine. En fait, toutes les études établies n'ont pas réellement identifié l'ensemble des facteurs qui mènent au suicide, ni identifié un moyen propre à chaque sexe.