Les banques investissent dans une véritable industrie du contrôle des transactions. C'est parti. Nos banques commencent réellement à jouer le jeu. Elles ont octroyé plus de 1800 milliards de dinars de crédits en 2006. C'est ce qu'a avancé le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhelfa, invité du forum de jeudi de la Chaîne II. Ce montant consistant démontre que le message du président de la République est enfin reçu par les institutions financières et que le système de crédit, qui était en panne, commence à fonctionner. Pour rappel, le président de la République avait dressé un réquisitoire sévère envers les banques, les accusant de manque de dynamisme dans l'octroi des crédits et de laisser dormir une manne de 10 milliards de dollars. Benkhelfa affirme que ces crédits ont été octroyés, à la fois aux entreprises, et aux ménages. Durant le même exercice, les banques ont collecté plus de 2500 milliards de dinars de ressources soit une augmentation de 15% par rapport à 2005, et ce, malgré, dit-il, «une bancarisation limitée». Interrogé sur les mesures prises par les banques pour éviter à l'avenir les détournements de fonds, il a fait savoir que des «cellules de vigilance» existent, actuellement, tant au niveau de l'association que dans les différentes banques. Tout en regrettant les deux scandales fi-nanciers qui ont éclaboussé la scène financière, Benkhelfa assure que ce genre de dépassement ne se répétera plus à l'avenir. «L'ouverture du marché va nous permettre de développer un esprit d'alerte», a-t-il dit, en affirmant que «la catégorie de personnes éprise de gain facile est en voie d'extinction, sur les plans professionnel et judiciaire». Ce dernier ajoute qu'il existe actuellement une «véritable industrie du contrôle» qui s'installe peu à peu et, s'étalant du contrôle de la qualité du chèque au contrôle des antécédents. Il ajoute que trois à quatre centrales de risque sont en train d'être montées. Il s'agit, explique-t-il, de grands réseaux informatisés où sont concentrées toutes les informations concernant la clientèle. Les autorités bancaires sont en train d'investir dans la sécurité des systèmes d'information pour pouvoir s'adapter en permanence aux changements de tactique des fraudeurs. «Les précautions déjà prises et celles qui sont en cours d'élaboration vont permettre de diminuer l'ampleur du phénomène et d'en anticiper les manifestations», assure-t-il en affirmant qu'un code de déontologie est en cours d'élaboration. A en croire ses propos, les banques sont de plus en plus armées en matière de sécurité pour écarter un éventuel scandale financier. Interrogé quant à l'impact des scandales financiers sur les investisseurs étrangers, Benkhelfa s'est limité à dire que ces derniers «apprécient la transparence de l'Algérie en matière d'informations économiques». M.Benkhelfa prédit, également, une augmentation de la productivité bancaire dans les trois années à venir. A propos du système de télé-compensation des chèques, M.Benkhelfa a indiqué qu'il est passé de zéro chèque, jusqu'à 20000 opérations quotidiennes. Quant à la mise en place de la carte bancaire, le responsable de l'Abef a indiqué que les «travaux de base sont achevés et que les choses devraient se normaliser prochainement».