Méthodique, le Dr Adami prescrit son ordonnance pour apaiser les maux de la nation. Après l'université d'été tenue, récemment, sous le slogan «Vers une conscience politique, un comportement noble et un don constant», Lahbib Adami, secrétaire général d'Ennahda, poursuit son périple estival en se rendant à Annaba, où il vient de tenir un meeting. Là, il réitère son appel en faveur de la réconciliation nationale. Méthodique, le secrétaire général d'Ennahda conditionne la réconciliation nationale à quelque dix revendications à même de donner un contenu concret à la concorde. Dans son discours à la salle Ifriquia de Annaba, le Dr Lahbib Adami, explique: «La crise que vit le pays est d'ordre politique et culturel. Il est impératif, selon lui, de la prendre en charge, pour assurer la pérennité de la oumma et protéger le pays des dangers qui le guettent.» A ce propos, le docteur prescrit une ordonnance à même d'apaiser les maux de la nation: cet appel à la nation, déjà fort de l'appui de quelque 200.000 citoyens, en attendant le million et demi de signatures escomptées. Lors de ce meeting organisé à Annaba, Adami, flanqué de ses deux députés: Hamza Chaouki et Bouguera Mustapha, donne l'impression d'un promoteur acharné de ce «manifeste» pour lequel il est venu récolter le maximum de signatures; en faveur tout de même de la réconciliation nationale. Par ailleurs, les deux députés, en bons sénateurs, se font un devoir de dénoncer la «hogra, l'instabilité et la crise politique, résultat d'un étouffement social sans précédent». Les éléments clés de sortie de crise, selon l'ex-coéquipier de Djaballah, se résument en la concorde nationale effective, la libération des détenus, la prise en charge du dossier des disparus, la réintégration des licenciés abusivement, la relance économique avec instauration d'un contrôle de la distribution de la manne financière, le renforcement de la prédication, le desserrement de l'étau sur les mosquées, l'abrogation de l'article 54.93 et l'émancipation de la presse. Adami, qui embrasse le programme du Président de la République, dans le sens de la concorde nationale et fort de ses convictions, est plus que jamais actif à l'instar des autres leaders de la mouvance islamiste. Cet «activisme» traduirait-il une volonté de se positionner sur la scène politique en prévision des prochaines échéances électorales? Adami aura eu, en tout cas, le mérite d'avoir prouvé, cet été, sa fidélité à l'un des axes fondamentaux qui structurent sa participation au gouvernement: «La concorde civile dans laquelle le mouvement s'est entièrement engagé.»