Ce rendez-vous économique coïncidera avec la visite du roi d'Espagne, Juan Carlos, en Algérie. La coopération entre l'Algérie et l'Espagne est en passe de se développer en partenariat stratégique. Les entreprises espagnoles manifestent un intérêt de plus en plus croissant au marché algérien et espèrent développer davantage les relations économiques bilatérales. Et c'est justement dans cette optique qu'un forum d'affaires algéro-espagnol se tiendra les 14 et 15 mars prochains à Alger. L'objectif est de promouvoir les investissements et le partenariat entre les entreprises des deux pays, selon l'Institut espagnol du commerce extérieur (Icex). Cet important rendez-vous économique coïncidera, faut-il le noter, avec la seconde visite du roi d'Espagne, Juan Carlos, en Algérie donnant ainsi un essor particulier aux rapports entre les deux pays. Une délégation représentant une cinquantaine de grandes entreprises espagnoles, conduite par le vice-président de la Confédération espagnole des organisations patronales (Ceoe), M.Carlos Perez de Bricio, participera à ce forum durant lequel seront organisés un séminaire technique, des réunions sectorielles et des rencontres entre les opérateurs algériens et espagnols. Parmi les compagnies espagnoles qui participeront à ce forum, figurent Repsol YPF, Cepsa, Gas Natural, Iberdrola et Endesa, OHL, ACS, Acciona et Abengoa (construction, services et ingénierie), la banque Sabadell, CAF et Talgo (transport ferroviaire), Cofares (pharmacie), Telefonica et Indra. L'objectif du forum est d'identifier des projets de coopération et de nouvelles opportunités d'affaires pour augmenter la présence des entreprises espagnoles en Algérie, souligne la Ceoe. Les réunions sectorielles porteront sur la coopération en matière d'eau (traitement, gestion, stations de dessalement, services et consulting), les infrastructures (ports, aéroports, routes et voies ferrées), pharmacie, énergie et construction. Il faut souligner, dans ce contexte, que les deux plus importantes entreprises espagnoles d'électricité, Endesa et Iberdrola, ont fait part de leur vif intérêt pour la conclusion d'un accord «stratégique» à long terme avec les sociétés algériennes dans le secteur énergétique. Cet accord porterait, notamment sur la construction en Algérie d'une centrale électrique modulaire à cycle combiné de 2000MW et d'une interconnexion électrique par câbles sous-marins entre l'Algérie et l'Espagne. Il porterait aussi sur des projets dans les secteurs de l'énergie éolienne, solaire-photovolataïque, solaire-thermique et de biomasse, et pourrait, selon les responsables de l'entreprise, supposer un investissement de près de 2,5 milliards d'euros. Il y a lieu de rappeler que la coopération énergétique avec l'Espagne a été le principal point examiné lors de la troisième visite, à Alger, du président du gouvernement espagnol, José-Luis Rodriguez Zapatero, début décembre 2006. En effet, l'Espagne est approvisionnée en énergie électrique et gazière à hauteur de 60% par l'Algérie. C'est pour autant qu'a été relancé le projet du gazoduc entre l'Algérie et l'Espagne, source d'approvisionnement pour toute l'UE en quête d'énergie propre. Le forum d'affaires qui se tiendra à Alger sera certainement l'occasion pour le roi d'Espagne de booster la demande de ces deux entreprises et, de ce fait, intensifier les échanges bilatéraux dans le domaine énergétique mais aussi donner une nouvelle impulsion à cette coopération en l'élargissant à d'autres secteurs. En matière de transport par exemple, l'ouverture, par la compagnie de navigation aérienne espagnole, Spanair, de nouvelles lignes entre Alger et Madrid et le retour d'Iberia, après une dizaine d'années d'absence, constitue aussi un signal positif pour faciliter le mouvement d'affaires entre les deux pays. «L'Algérie a réalisé ces dernières années des avancées rapides dans la réforme de sa législation pour favoriser l'investissement étranger», observe l'institution chargée de promouvoir le commerce extérieur espagnol. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Espagne sont passés de 4,16 milliards de dollars en 2004 à 5,94 milliards de dollars en 2005.