Il estime normal que des concurrences naissent à l'intérieur des familles politiques à la veille des échéances électorales. Le secrétaire général du RND, M.Ahmed Ouyahia, fait perdurer le suspense au sujet de sa participation ou non aux élections législatives. Invité hier, au forum de la Chaîne I de la Radio nationale, il n'a pas voulu commenter les informations faisant état de sa candidature en tête de liste du parti dans la wilaya d'Alger. «J'invite les journalistes à faire preuve de patience. Nous allons rendre publiques dans 5 jours nos listes. L'opinion publique aura l'occasion de découvrir les candidats RND», a-t-il affirmé. Ce ne sera pas la première fois que l'ex-chef de gouvernement esquive la question. Silence tactique pour certains observateurs, lesquels l'ont lié aux autres rumeurs circulant autour de la candidature de M.Abdelaziz Belkhadem sur la liste du FLN à Alger. Une thèse écartée par le secrétaire général du RND: «Je dois de prime abord, affirmer que la question est tranchée au sein du RND, ses militants sont bien informés». Ouyahia n'attendrait donc pas la décision de son allié stratégique Belkhadem. Son ambiguïté, néanmoins, serait une confirmation de sa participation aux législatives du 17 mai pour certains. Sur un autre chapitre, le secrétaire général du RND a nié l'existence de conflits internes entre les candidats potentiels pour la tête de liste. Les choses avancent parfaitement, soutient-il, écartant l'éventualité d'un dérapage de dernière minute. Le parti ne met pas aux enchères les formulaires des candidatures. Le phénomène soulevé par Mme Louisa Hanoune du PT n'a pas touché la formation de Ouyahia. «Les partis, qui ont une véritable base, sont à l'abri de ce phénomène. Le RND en fait partie, il n'a ni besoin d'acheter ni l'intention de vendre des candidatures». Apostrophé sur les élus RND poursuivis pour corruption, il a minimisé «la gravité» du sujet, défendant que sur les 3000 élus locaux, uniquement 1% soit 30 militants ont des affaires en justice. La résolution organique, adoptée à la majorité par le conseil national du RND tenu le 3 mars, clarifie la situation, elle exclut de la course électorale, rappelle-t-il, toute personne condamnée par la justice pour crime ou délit ou faisant l'objet d'une information judiciaire en cours, sauf lorsque celle-ci est en mesure de produire une décision judiciaire définitive d'acquittement. Concernant les cadres du parti cités dans l'affaire El Khalifa, il invite les journalistes à ne pas se précipiter et donner le soin à la justice de définir le degré de responsabilité de chacun. Par ailleurs, l'invité de l'émission «Confrontation», n'a pas caché son inquiétude face à l'ampleur des listes indépendantes. Remettant en cause la manière d'agir de certains candidats pour arracher des signatures. Il a prôné, dans ce sens, la révision des conditions d'adhésion à ces listes. Prenant le soin de préciser qu'il n'est pas contre ces candidats, il souligne que la démocratie ne doit pas déboucher sur «une mosaïque politique» à l'intérieur des institutions du pays, mais l'objectif escompté étant de mettre en place des institution fortes et fiables. «L'expérience du CNT nous renseigne sur ce volet». Ouyahia est confiant, l'alliance raflera la majorité des voix le 17 mai. «Il est impossible d'imaginer un scénario contraire», déclare-t-il. La mission principale de cette majorité sera d'assurer le soutien indéfectible au président de la République. Le RND, du moins, en fait le serment. Le soutien sera concrétisé par l'adoption des projets du gouvernement mais aussi des ordonnances. «L'échiquier politique national est constitué de deux principaux pôles, la majorité et l'opposition, le rôle naturel de la majorité (FLN, MSP, RND), doit s'inscrire pour un appui total au président Bouteflika». M.Ouyahia n'évoque pas, paradoxalement, les ambitions du RND. Il a laissé savoir, par contre, que le parti mènera une campagne rude et proposera un projet économique qui se veut comme une alternative à celui adopté par le gouvernement. Il a marqué, dans le même sillage, ses distances avec la stratégie industrielle. Ouyahia respecte la décision prise par le FFS de boycotter les législatives et estime que la participation du RCD est un acquis. Il juge, enfin, judicieuse la décision du ministère de l'Intérieur de permettre à une aile d'El Islah de prendre part à ce rendez-vous.